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Santé. Coupes américaines: la lutte contre le sida en première ligne

La lutte contre le sida est particulièrement touchée par le gel de l'aide internationale américaine. Cette "stratégie du chaos risque de nous faire replonger dans les années 1990", déclare jeudi Alexandra Calmy, responsable de l'unité VIH/SIDA aux HUG.

L'infectiologue Alexandra Calmy en appelle à la responsabilité de chacun pour maintenir les progrès effectués jusqu'à présent dans la lutte contre le sida.KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

ATS

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Aujourd’hui à 12:47, mis à jour à 14:56

Temps de lecture : 2 min

Chaque jour d'arrêt du programme d'aide, 220'000 personnes porteuses du sida n'ont pas accès à leur traitement, indique l'infectiologue à Keystone-ATS. Cette maladie est, à ses yeux, la cible idéale de la campagne contre l'inclusivité que mène Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir fin janvier.

Cette "stratégie du chaos" crée une incertitude pour tous les patients et gêne les développements et progrès scientifiques, déclare la Genevoise. Celle-ci mentionne une censure des sites américains de santé. Celui de l'agence américaine pour le développement international (USAID), que le gouvernement américain a démantelé, n'est plus accessible. Seule une note informant de la mise en congé administratif de ses employés dès vendredi est visible.

"Médecins terrifiés"

Les rapports hebdomadaires sur les différentes maladies envoyés par les centres américains de prévention et de lutte contre les maladies ne sont plus disponibles. "Les médecins sont terrifiés dans ce contexte d'incertitude", déclare Mme Calmy.

La Suisse, bien qu'elle ne dépende pas de l'aide américaine gelée par Donald Trump, n'est pas épargnée, selon la médecin membre des groupes de travail de l'OMS sur la prise en charge du VIH. "Il n'y a pas de bulle protégée, le virus se déplace", déclare-t-elle. Et la collaboration internationale, à laquelle prend part la Suisse, est déjà fortement touchée.

L'infectiologue s'inquiète d'ailleurs de la baisse de l'aide internationale suisse avalisée par le Parlement en décembre. Elle en appelle à la responsabilité de chacun pour maintenir les moyens entrepris dans la lutte contre le sida.