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Plages de vie

Le bon moment


François Mauron

François Mauron

22 juin 2023 à 04:01

Éditorial

Le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’Alain Berset n’est pas un ingrat. En tout cas pas vis-à-vis de son parti, qui l’a pourtant peu ménagé ce printemps – notamment après ses déclarations sur la neutralité.

En annonçant hier son départ du Conseil fédéral pour la fin de l’année, le Belfagien offre une formidable visibilité au Parti socialiste, qui pourra profiler de nombreuses personnalités durant la campagne pour les élections fédérales d’octobre, spécialement outre-Sarine, d’où devrait venir la personne qui lui succédera au gouvernement.

Alain Berset s’en va donc. Ce n’est pas une surprise. En 2011 déjà, lors de son élection, il avait déclaré qu’il se voyait bien faire trois législatures au Conseil fédéral. D’une certaine manière, il tient donc aujourd’hui parole. Surtout, il choisit le bon moment, trois jours après la troisième votation sur la loi Covid.

Cible favorite de l’UDC qui a tiré sur lui à boulets rouges durant la pandémie, menacé, exposé comme jamais un ministre ne l’aura été en Suisse, il émet aujourd’hui le vœu de faire «autre chose» avant d’être gagné par la lassitude propre à un long exercice du pouvoir. Et peut-être aussi avant de lasser.

Car le bilan de ses 12 ans à la tête du Département fédéral de l’intérieur est mitigé. Le socialiste a fait passer la révision de l’AVS, laquelle comprend le relèvement d’une année de l’âge de la retraite des femmes. En revanche, il n’est pas parvenu à réformer le système de santé afin d’en contenir les coûts. Les primes continuent de prendre l’ascenseur, c’est une ombre à son tableau.

Devenu très populaire grâce à sa gestion de la pandémie, le Fribourgeois a vu par la suite son image de premier de classe être écornée par ses affaires privées. Il est donc temps de partir.

Mais si l’annonce de son retrait intervient à présent, cela signifie également que, en bon stratège, Alain Berset prépare la suite de sa carrière. On le verrait bien rebondir prochainement au sein d’une organisation internationale. François Mauron

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