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Le mot de la fin

Chronique. Coriaces, ces satanées mandarines

C’est souvent à l’école que les enfants rencontrent leurs premières injustices. Une expérience parfois indélébile. © Freepick

Angélique Eggenschwiler

Angélique Eggenschwiler

8 février 2024 à 13:05

Temps de lecture : 1 min

On entendait les larmes de Jérôme couler sur son pupitre. Dix minutes que la maîtresse lui passait un savon, lui intimant de jeter son chewing-gum en rappelant, avec un gros poing sur la table et un autre sur le «i» d’«immédiatement», les règles élémentaires du vivre-ensemble. Non mais où va-t-on si on y va en mâchant du chewing-gum?

Et Jérôme de continuer d’y aller à grandes mastiquées sous le torrent de menaces. Un geste de défi qui, avec le recul, ne lui ressemblait pas. Pas un caïd le Jérôme, pas le genre à canarder l’establishment à coups de Freedent, plutôt le type qui révise en camp de ski et met son nom sur ses culottes. Jérôme mâche toujours donc, rouge bourgogne et dans les yeux de quoi arroser trois hectares du vignoble, et la scène dure, dure, la voix de la maîtresse monte, monte jusqu’à la déglutition salvatrice et ce mot, craché à grand-peine en reprenant salive et oxygène: «mandarine».

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