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Moldavie. Choisir l'UE ou renouer avec Moscou: les Moldaves appelés aux urnes

La Moldavie a commencé à voter dimanche pour élire son président et décider de poursuivre ou non son chemin européen. Ce double vote est crucial pour l'avenir de cette ex-république soviétique sur fond de crainte d'ingérence russe.

Les sondages pronostiquent une victoire de la présidente sortante Maia Sandu au second tour (archives).KEYSTONE/EPA/DUMITRU DORU

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 06:55, mis à jour à 07:13

Temps de lecture : 2 min

La présidente Maia Sandu, qui a résolument tourné vers l'Union européenne son petit pays voisin de l'Ukraine en guerre, fait figure de favorite. Il devrait toutefois lui falloir un second tour, le 3 novembre, pour s'imposer, d'après les pronostics.

C'est surtout le référendum organisé en même temps qui sera scruté: les électeurs vont-ils approuver l'inscription dans la constitution de l'objectif européen ?

La Moldavie a déjà un pied dans l'UE avec l'ouverture officielle en juin de négociations d'adhésion. Les sondages prédisent une victoire du "oui" à 55%. Mais l'inconnue réside dans le taux de participation, qui doit atteindre au minimum 33%. Des partis prorusses ont appelé au boycott dans l'espoir d'invalider le scrutin.

Achat de votes

Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (06h00 en Suisse), a constaté une journaliste de l'AFP dans la capitale Chisinau, où des haut-parleurs ont diffusé l'hymne national. Les premiers résultats doivent être annoncés une heure après la fermeture, vers minuit.

Corruption, stages commando, désinformation: la police a mené ces derniers mois 350 perquisitions et procédé à des centaines d'interpellations de suspects accusés de vouloir perturber le processus électoral pour le compte de Moscou.

Un système "sans précédent" d'achat de votes a été révélé, impliquant 150'000 Moldaves payés pour glisser des bulletins anti-Sandu et anti-UE dans l'urne, voire 300'000 en incluant leurs proches, selon les enquêteurs. Cela correspond à environ un quart des électeurs attendus dans le pays de 2,6 millions d'habitants.

A la veille du scrutin, Maia Sandu a appelé sur le réseau social X ses compatriotes à s'unir "pour assurer à la Moldavie la place qui lui revient dans la famille européenne", seul rempart à ses yeux face à Moscou. "Le destin de notre pays, pour de nombreuses décennies, repose sur la décision de dimanche", a-t-elle martelé au cours de la campagne.

Face à elle, pas de poids lourd mais une ribambelle de dix candidats, pour la plupart plus ou moins liés à Moscou derrière des discours de "neutralité". Certains s'exprimant en russe, en plus de la langue officielle qu'est le roumain.

En parallèle, une partie de la population, en détresse, se trouve appauvrie par une inflation record.

"Alors que notre pays est à la croisée des chemins, une bande d'escrocs tente de tromper les gens", a averti le Premier ministre Dorin Recean, appelant les Moldaves à "la vigilance".

Le Kremlin a "catégoriquement" rejeté les accusations d'ingérence.

Note:

Ajoute ouverture des bureaux de vote