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Gottéron-Lausanne. Qui a l’avantage où?

L’analyse de différents secteurs de jeu place les Fribourgeois légèrement favoris, à quelques heures du début de la demi-finale des play-off.

Voici ce à quoi pourrait ressembler cette demi-finale: de l’intensité, des coups, du sacrifice.Keystone

Jonas Ruffieux

Jonas Ruffieux

31 mars 2024 à 18:14, mis à jour à 21:21

Temps de lecture : 4 min

Fribourg-Gottéron est-il favori de sa série des demi-finales des play-off? Oui, osons l’écrire, aussi chichement que ce soit. Parce que les Dragons ont terminé 2e, 11 points devant les Lions, 3e. Parce qu’ils semblent avoir l’ascendant dans différents secteurs, sur le papier du moins. Analyse, à quelques heures d’un acte I très attendu, ce lundi (20 h) à la BCF-Arena.

Gardien: avantage Gottéron

Pour son expérience, son niveau de jeu stratosphérique, pour la hargne aussi qu’il démontre, à vouloir absolument remporter le titre suprême avec Gottéron, Reto Berra part avec une longueur d’avance sur Connor Hughes. Comme d’habitude, serait-on tenté d’affirmer. Dans l’ombre de son aîné à Fribourg, Hughes était parti chercher du temps de jeu du côté de Malley, s’imposant comme gardien numéro 1. Avec 91.8% d’arrêts en play-off, il fait un poil moins bien que le gardien fribourgeois (93.3%), mais il s’est offert un blanchissage sur l’acte 7, samedi soir. A ne pas sous-estimer.

Défense: avantage Lausanne

Si solide durant la saison régulière, la défense fribourgeoise a connu des hauts et quelques bas, lors du quart de finale. Borgman s’est imposé comme le patron, tandis que Gunderson a aussi parfaitement fait le job. Mais les défenseurs suisses n’ont pas tous été au niveau, à commencer par Sutter ou Jecker, dont les trop nombreuses pénalités auraient pu coûter la série à Gottéron. Côté lausannois, on compte deux défenseurs étrangers de premier plan (Djoos, Pilut) et trois internationaux suisses (Frick, Glauser et Heldner). Très, très solide. Si Lausanne marque en premier, revenir au score représentera une mission, à chaque fois.

Attaque: avantage Gottéron

Avec le duo composé de Sörensen et Wallmark, complété par un Mottet très en jambes depuis le début des play-off, Gottéron s’appuie sur une ligne de parade dont l’efficacité n’est plus à prouver. La 1re ligne bis, celle de Bertschy, de la Rose et DiDomenico, a la même capacité à faire la différence et décider de l’issue d’une partie. Côté lausannois, la probable absence d’Antti Suomela, sorti sur blessure samedi, redistribuera certaines cartes. Certains joueurs suisses réalisent la saison de leur vie (Jäger, Bozon), d’autres répondent pleinement aux attentes (Fuchs, Riat). L’offensive vaudoise présente des lignes plus équilibrées, mais compte moins de joueurs capables de faire la différence que Fribourg. Et la légion étrangère reste moins forte que l’armada fribourgeoise.

Entraîneur: avantage Lausanne

Désigné meilleur entraîneur de la ligue par ses pairs et par les capitaines de National League, selon un sondage effectué par Tamedia, Geoff Ward est rapidement devenu une évidence à la bande: il est l’homme de la situation. Sobre, intelligent, l’ancien entraîneur des Calgary Flames, en NHL (2019-2021) prouve qu’il n’a pas coaché dans la meilleure ligue du monde par hasard. Mais Christian Dubé, lui aussi, est parvenu à tirer le meilleur de ses joueurs, pour un parcours jusqu’ici brillant cette saison. L’avantage pour Ward ne tient que du fait de son expérience dans la gestion des moments clés.

Ascendant psychologique: avantage Gottéron

Vainqueur du LHC en mars 2022 au stade des quarts de finale des play-off, Fribourg a prouvé savoir comment dévorer du lion. A coup de sauce «power-play», en l’occurrence. Par ailleurs, la troupe de Christian Dubé a remporté 3 des 4 duels en saison régulière. Si l’on ajoute encore l’avantage de la glace, Gottéron part avec une longueur d’avance sur ce point. «Cette série se jouera sur la gestion des émotions», prévient l’entraîneur fribourgeois.

Etat de fraîcheur: égalité

Les deux formations ont cravaché jusqu’au match 7 pour éliminer Lugano, respectivement Davos au premier tour des play-off. Une débauche d’énergie énorme, mais égale. Et le fait que Fribourg ait bénéficié de 72 heures de repos entre les deux tours, contre 48 h à son adversaire, n’y change rien. «En play-off, l’adrénaline est telle que la fatigue n’est pas un facteur», affirme Dubé.

Et si Lausanne a plus de profondeur de banc, Fribourg ne compte un seul blessé dans ses rangs, le Canadien Cory Emmerton, présent en licence B.

Route vers la finale: avantage Gottéron

Là aussi, l’avantage reste faible. La série devrait voir se succéder les parties serrées, indécises, animées aussi. Le LHC tentera de déstabiliser Gottéron par un jeu très physique et ne laissera aucun espace aux meilleurs artilleurs. L’avantage de la glace en constituera vraiment un. Suffisant pour prendre le meilleur sur les Vaudois et rejoindre la finale, 11 ans après? Réponse au plus tard le 14 avril.