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Brèves régionales

Education sexuelle. Pour le Conseil d’Etat, les parents ont assez de marge de manœuvre

Le gouvernement fribourgeois estime que le travail de prévention en matière de sexualité fait l’objet d’un encadrement suffisant et que les parents sont bien informés. Il le fait savoir dans sa réponse à une motion voulant plus de contrôle.

Une trentaine de demandes de dispenses ont été déposées durant l’année scolaire 2022-2023.Alain Wicht - archive/prétexte

Victoria Martin

Victoria Martin

30 août 2024 à 16:50, mis à jour à 17:13

Temps de lecture : 2 min

Les parents peuvent déjà dispenser leurs enfants des cours d’éducation sexuelle, en adressant une lettre à la direction de l’école, rappelle le Conseil d’Etat dans sa réponse du 27 août. L’exécutif précise en outre que les ateliers de prévention contre les discriminations liées aux orientations sexuelles et identités de genre ont été développés avec l’expertise du Centre fribourgeois de santé sexuelle (CFSS) et validées par le Bureau Santé à l’école. Il relève que «les cours d’éducation sexuelle dispensés par le CFSS font partie intégrante des programmes cantonaux de prévention et de promotion de la santé.»

Le Conseil d’Etat invite le Grand Conseil à refuser la motion déposée par les députés Ivan Thévoz (UDF) et David Papaux (UDC). Les deux élus interrogent le Conseil d’Etat sur le contrôle des cours d’éducation sexuelle et des ateliers de prévention contre les discriminations, sur les questions de genre et de transidentité.

Ils questionnent également la compatibilité entre les informations transmises et l’âge des enfants, ainsi que la possibilité pour les parents de dispenser leurs enfants de ces cours et ateliers et d’être informés de leurs contenus. Les motionnaires demandent, entre autres, l’élaboration d’un cadre de contrôle cantonal officiel sur l’éducation sexuelle et sur les ateliers de prévention.

Ateliers en phase test

Des ateliers de prévention contre les discriminations liées aux orientations affectives et sexuelles ont fait l’objet d’un projet pilote dans les CO de Bulle, Pérolles, Estavayer-le-Lac et Cugy, indique le canton. Ils ont été développés par le CFSS et validés par le Bureau Santé à l’école. Selon le Conseil d’Etat, ces interventions représentent des ressources afin de prévenir d’éventuelles situations de harcèlement. Les parents ont par ailleurs été informés de la tenue de ces ateliers.

L’exécutif précise que si ces ateliers se pérennisent, ils seront dispensés uniquement aux élèves de la 9H à la 11H. A la suite de la phase d’évaluation, les services de l’enseignement obligatoire décideront s’ils seront rendus obligatoires. Le Conseil d’Etat précise néanmoins que des dispenses seront très certainement possibles, comme cela est le cas pour les cours d’éducation sexuelle.

Pas une question politique

«Certaines personnes confondent des questionnements relatifs aux droits humains, comme la sensibilisation aux violences et aux discriminations, avec une orientation politique», déplore l’exécutif en citant sa réponse sur un sujet similaire en 2021.

Selon le Conseil d’Etat, «les discriminations LGBTQI + sont abordées dans le respect des droits humains, des personnes, mais aussi par respect pour les personnes concernées». D’après l’exécutif, les cours d’éducation sexuelle et de prévention des abus dispensés par le CFSS constituent «une prévention efficace notamment contre les abus sexuels et l’utilisation inadéquate des médias».