Soins infirmiers. La mise en œuvre de l’initiative par le canton fâche déjà les syndicats
Après un long suspense, le Conseil d’Etat a dévoilé sa mise en œuvre de l’initiative fédérale «Pour des soins infirmiers forts», acceptée par la population en 2021. Les syndicats et le Parti socialiste ont déjà réagi.
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Alain Wicht - prétexte
9 septembre 2024 à 14:58, mis à jour à 18:10
C’est un combat entre les syndicats et le Conseil d’Etat qui dure depuis plusieurs mois: comment Fribourg appliquera-t-il l’initiative «Pour des soins infirmiers forts», acceptée par les Suisses et 64,7% des Fribourgeois en 2021? Pour le guider dans cette mise en œuvre, le gouvernement avait fait appel à la Haute Ecole de santé et à l’Observatoire suisse de la santé. L’exécutif a présenté ce lundi son projet qui comporte notamment des bourses à l’intention des étudiants afin de leur permettre de mieux concilier formation et vie privée.
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D’autre part, le groupe de travail a planché sur les conditions professionnelles. Le but étant d’alléger la charge des employés. Pour cela, le canton a collaboré avec l’HFR et le Réseau fribourgeois de santé mentale afin de créer des permanences infirmière mobiles pour pallier les absences.
Syndicats en colère
Sitôt les intentions du Conseil d’Etat publiées, les réactions ne se sont pas fait attendre du côté des syndicats. Le SSP s’insurge notamment du fait que les revalorisations salariales, présentes dans le rapport de la HEdS selon lui, ne figurent plus dans le projet du canton. «La nécessité de revaloriser les salaires a été remplacée… par son contraire: les salaires du personnel de santé à l’Etat de Fribourg seraient généreux. Or, il n’en est rien!» écrit le SSP dans un communiqué.
Pour la section fribourgeoise de l’Association suisse des infirmiers (ASI), «Le Conseil d’Etat n’est pas à la hauteur». Elle parle de «mesurettes» qui prennent le risque de «péjorer la qualité des soins». L’ASI fustige notamment dans son communiqué le volet concernant les conditions de travail, malgré la vingtaine de mesure proposée par le rapport de la HEdS.
Le Parti socialiste, lui, parle d’une «mise en œuvre honteuse». Cité dans le communiqué de son parti, le député Simon Zurich écrit: «La proposition du Conseil d’Etat est un manque de respect envers les infirmiers, infirmières et envers l’immense majorité des Fribourgeois qui a voté oui à l’initiative dans l’espoir de revaloriser les soins infirmiers.»