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Religions

Au Brésil, la foi se glisse dans les urnes

Les élections brésiliennes de dimanche sont marquées par un nombre record de candidats religieux


 Jean-Claude Gérez, Cath.ch

Jean-Claude Gérez, Cath.ch

1 octobre 2022 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Brésil » Avec pas moins de 713 candidats déclarés leaders de mouvements religieux, le premier tour des élections présidentielles et parlementaires brésiliennes s’annonce plus religieux que jamais dans l’histoire démocratique du Brésil. Ce chiffre représente, selon la Cour supérieure électorale, une augmentation de 12,6% par rapport à 2018.

Si les évangéliques restent largement en tête, avec près de 70% des candidats, cette année est marquée par une présence inédite de candidats issus de religions afrodescendantes, candomblé et umbanda, mélange de catholicisme et de différentes formes d’animisme africain. En effet, 29 candidats concourent en utilisant les titres de père et mère de saint, la plupart postulant à un mandat de député d’un des 27 Etats de la République fédérale du Brésil. Soit 4% du total des religieux inscrits à l’élection et le double par rapport au nombre de candidats se revendiquant «catholiques» (14), quasiment invisibles durant la campagne.

Lutte contre le racisme

Ces leaders spirituels d’Eglises de matrice africaine portent, entre autres, les thématiques de la lutte contre le racisme et l’intolérance religieuse, de plus en plus présents dans le pays. La mère de saint Bernadete Souza d’Oxóssi en fait partie. Responsable du terreiro (lieu de culte) Ilê Axé, à Ilheus, dans l’Etat de Bahia, au nord-est du pays, cette quinquagénaire est candidate du Parti Socialisme et Liberté (PSOL-gauche) pour un mandat de députée.

«Je suis ialorixá (prêtresse du terreiro et de sa liturgie), mais aussi militante du mouvement noir, féministe, et femme paysanne, installée sur une terre grâce à la Réforme agraire. La religion est un autre élément de notre culture en tant que peuples traditionnels», explique-t-elle.

Son engagement en politique remonte à 2010, lorsque des policiers ont agressé un jeune agriculteur dans la zone rurale d’Ilheus, où elle vit. Bernadete Souza a tenté d’intervenir. Elle a été accusée d’outrage. «Il y a eu une manifestation de mon orisha, explique-t-elle. Les policiers m’ont jetée à terre, ont tiré mes cheveux et ont dit que Satan allait sortir de mon corps.»

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