Logo

Suisse

Affaire de l’assassinat à Genève d’un diplomate égyptien. La défense dénonce une enquête à charge

Dans l’affaire de l’assassinat d’un diplomate égyptien à Genève en 1995, l’avocat de l’accusé principal a dénoncé jeudi une enquête menée uniquement à charge et le travail de la Police fédérale. Il a conclu à l’acquittement pour l’assassinat et les viols.

L’avocat de l’homme accusé d’avoir assassiné un diplomate égyptien à Genève en 1995 a plaidé jeudi devant le Tribunal pénal fédéral. (archives)KEYSTONE/TI-PRESS/PABLO GIANINAZZI

ATS

ATS

Aujourd’hui à 12:10, mis à jour à 16:57

Temps de lecture : 2 min

Le défenseur s’est efforcé d’éclaircir le «portrait étouffant» de son client dressé par les experts psychiatres et le procureur fédéral. Il a parlé d’un homme complexe, capable de mentir mais aussi de franchise, auquel «bien des gens restent attachés», en dépit de tout.

Les premiers jours de l’instruction ont été longuement évoqués, en particulier les circonstances dans lesquelles l’accusé a prononcé la phrase «la technique m’a rattrapé», niée ensuite par l’intéressé. C’était un «petit mensonge», comme son client peut en faire, a expliqué l’avocat mais la Police fédérale (Fedpol), qui voulait monter un dossier contre lui, a interprété ces mots comme un aveu.

Bizarres mais pas accablantes

Dans le même esprit, les explications «bizarres» de l’accusé ne doivent pas être prises au pied de la lettre, a plaidé le défenseur. «Il cherche maladroitement à se disculper» mais elles ne sont pas accablantes pour autant.

L’exploitation des traces ADN retrouvées sur le silencieux artisanal utilisé lors du crime a été vivement critiquée. Les expertises regorgeraient d’imprécisions et le mélange des ADN de six personnes différentes, dont ceux de l’accusé et de son amie de l’époque, n’a pas été expliqué. «Tout n’est que défaut dans l’appréciation des traces, a résumé l’avocat. La preuve scientifique n’est pas apportée.»

Le scénario d’un homicide sur commande est jugé totalement fictif. Pourquoi d’autres pistes n’ont pas été explorées, s’est demandé l’avocat. Comme celle d’un collègue qui aurait fait le coup."

Autres infractions contestées

Passant aux viols dénoncés par une ex-compagne, le défenseur a estimé que le comportement ambigu de cette dernière n’était pas compréhensible pour son client. La relation, chaotique certes, s’est poursuivie durant dix ans, avec des hauts et des bas. «Il n’y a pas eu de viols pour autant», a-t-il conclu après avoir cité par le menu de nombreux messages intimes envoyés par la victime à l’accusé.

L’homme de loi a tenté également de réduire la portée des violences invoquées. «Elles ne se sont pas produites tous les jours ou toutes les semaines, mais seulement quelques fois.» Ces actes n’auraient pas permis, à eux seuls, de briser la résistance de la plaignante.

Les accusations de viol témoigneraient donc d’un «effondrement» de la victime, dû à l’échec de la relation et de ses espoirs. Dans ces conditions, l’accusé ne pouvait pas percevoir un refus clair de sa partenaire.

L’audience se poursuit.