Apprendre par soi-même

Ces histoires sont des «séquences» extraites des rencontres que l’Education familiale organise dans le canton; elles traitent des compétences éducatives des parents.

Barbara, 4 ans, est en train de colorier un mandala et de parler de ses copains d’école. Sa mère s’inquiète car, depuis quelque temps, Barbara a tendance à pleurnicher et à utiliser le mot peur… Cette mère se demande comment accompagner sa fille sur le chemin de la confiance.

Les premières expériences de la confiance se font en effet dans la petite enfance. Le bébé, vulnérable et fragile, dépend complètement des adultes pour survivre. En ce début de vie, l’enfant a une confiance aveugle en sa mère/son père. En grandissant, il passe à un autre type de confiance – non aveugle. Pour cela, il a besoin de faire l’expérience de se sentir en sécurité, même quand sa mère/son père n’est pas là ou n’intervient pas.

L’enfant a besoin d’expérimenter la séparation et le fait d’être seul, ainsi que les retrouvailles et le sentiment d’être soutenu. Grâce à ces allers-retours, il fait l’expérience d’être capable d’agir seul et de se faire confiance. L’enfant fait beaucoup d’essais. Il est en général très concentré dans ce qu’il entreprend. Parfois il arrive à la fin de l’activité, parfois il n’y parvient pas. Ce n’est pas le plus important. Ces expériences sont indispensables pour atteindre un niveau supérieur de confiance. Pour aller plus loin, il a besoin que l’entourage lui fasse confiance et l’encourage dans toutes ses initiatives. Sans trop de conseils, sans trop d’interdits.

Lorsque les adultes sont toujours à ses côtés, ou se font trop de soucis pour lui, l’enfant grandit en attendant qu’un autre s’occupe de lui, qu’on fasse les choses à sa place, qu’on aplanisse les problèmes, qu’on trouve la solution pour lui. Ainsi, autonomie et confiance en soi ne peuvent pas se développer.

Barbara se dirige vers sa mère en pleurnichant: sa mère ne répond pas tout de suite à sa question et, par un geste, l’encourage à se servir d’un mouchoir. Quand Barbara reprend sa voix naturelle, sa mère la félicite: «J’aime entendre cette voix, je t’écoute maintenant.» Après un bref échange, Barbara retourne à ses jeux, toute souriante.I

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