Témoignage: Dans l’épicentre de la violence
L’anthropologue suisse Tullio Togni aide les tribus indigènes de Colombie à défendre leur existence. De passage en Suisse pour un sommet à l’ONU, il raconte l’existence chaotique de ces 300 000 autochtones.
Adrien Schnarrenberger
Temps de lecture estimé : 6 minutes
Le week-end dernier, le sort de la tribu Mashco Piro, au Pérou, a beaucoup ému: ce peuple reclus dans la forêt amazonienne a été chassé de son habitat naturel par l’exploitation forestière. Des images «rares et saisissantes», selon le Washington Post.
Plus au nord, c’est un autre danger qui guette les peuples autochtones du Cauca, l’un des 32 départements de Colombie: les 300 000 indigènes sont menacés dans leur existence par la violence extrême dans la région. Le DFAE recommande d’éviter à tout prix la zone, où le narcotrafic et les bandes criminelles représentent un grand danger «même pour les personnes non impliquées».
Tullio Togni, lui, l’est: ce Tessinois de 35 ans, diplômé en anthropologie de l’Université de Fribourg, documente les entorses aux droits humains dans cette zone grande comme la Suisse alémanique.
Les autochtones sont aussi nombreux que les habitants du canton de Fribourg, mais ils ont très peu de droits. Quelle est leur histoire?
Tullio Tog