Roman: Paolo Cognetti, ou la défaite des arbres
L’écrivain, Prix Médicis étranger en 2017 pour Les huit montagnes, revient avec un roman sombre et laconique.
Geneviève Bridel
Temps de lecture estimé : 1 minute
«S’il y a du mal sur cette terre, on ne le doit qu’à nous.» Ces mots de Paolo Cognetti font écho à ceux de Bruce Springsteen: «Il y a de la méchanceté dans ce monde.» L’auteur évoque à la fin de son livre l’influence qu’a eue sur lui l’album Nebraska. De fait, son septième livre, En bas dans la vallée, est un roman sombre. Sombre comme la terre au bord de la Sesia dans cette vallée au pied du Mont-Rose, comme le sort des arbres centenaires sacrifiés pour une station de ski, comme les pensées de deux fils obsédés par le suicide de leur père. Sombre comme la violence qui jaillit de l’ébriété.
Deux frères, l’un garde forestier dans la Valsesia, l’autre bûcheron au Canada après 18 mois de prison, la femme du premier, enceinte, qui fuit l’ivrognerie du cadet, les industriels qui polluent la Sesia, et ces cadavres de chiens dont on parle dans les bars: égorgés par une bête féroce, peut-être un loup? A force de pratiquer le laconisme des montagnards, l’auteur impose une sobriété d’éc