La sécurité de la population suisse n’a pas de prix. Pour la Commission de la politique de sécurité (CPS) du Conseil des Etats, elle vaut bien une rallonge de 15 milliards de francs dans un contexte tendu de réarmement mondial. Un montant qui englobe aussi une contribution de 5 milliards de francs destinée à la reconstruction de l’Ukraine. Portée par Le Centre et la gauche, la motion votée jeudi demande la création d’une loi fédérale «sur une contribution extraordinaire pour la sécurité de la Suisse et la paix en Europe face à la guerre contre l’Ukraine».

Le hic, c’est qu’elle ignore le sacro-saint frein à l’endettement, un instrument qui prévient les déficits structurels. Un contournement «illégal» aux yeux du Conseil fédéral, qui ne voit pas dans les achats pour l’armée et l’aide à la reconstruction de l’Ukraine des «événements extraordinaires qui échappent au contrôle de la Confédération». Le conseiller aux Etats jurassien Charles Juillard (Le Centre) est convaincu de la né