25 juin 2021 à 00:56
La cité d’Avenches, dans un ancien garage, abrite un temple foisonnant du vélo de seconde main.
Avenches, au faubourg. Un amas de vieux vélos est appuyé, en vrac, contre le mur de ce grand bâtiment situé à la sortie de la ville. En passant devant, vous avez très certainement remarqué cette accumulation de bécanes, de petites reines à la retraite! Ce n’est pas un musée, ni un déstockage, mais une concentration réalisée par un homme passionnément amoureux de ces (ses) mécaniques. Originaire de la région de Bienne, Stefan Stettler, la soixantaine, gère tout, tout seul, en allant au plus simple.
Pour le poste des réparations: le vélo est simplement retourné sur le dos, déposé sur un carton à même le sol. A l’évidence, ce carton gît sur le plancher depuis déjà un certain temps. C’est le seul espace encore disponible, juste derrière la porte. Et si vous vous mettez en tête de quantifier son patrimoine, mieux vaut parler en mètres cubes tellement les locaux sont remplis à ras bord. Le personnage est bienveillant, il prend du plaisir à rendre des services en trouvant la pièce rare pour sa clientèle. Il faut le dire: ce poète des dérailleurs en connaît un rayon sur ces vélos arrivés là souvent par donation. Tous sont à vendre, souvent à petit prix.
Dans son capharnaüm, des objets sont étiquetés avec des bribes de scotch de carrossier, le reste est logé dans sa mémoire. Certains endroits sont accessibles uniquement par lui ou de manière virtuelle! Une fois, un visiteur avisé est même venu chercher une pièce particulière avec sa propre lampe torche! Le maître des lieux a établi son bureau sur le volant de son gros bus blanc, le siège du conducteur faisant office de fauteuil de directeur. Depuis ce poste d’observation, il peut très bien surveiller l’entrée de la boutique, au travers du grand miroir de la route cantonale. Chaque soir, il s’assure de la bonne mise en place des multiples cadenas, autant d’antivols placés à tout vent. Il prétend que, s’il doit déménager, il lui faudrait 260 bus et vivre au moins jusqu’à 150 ans!
Courage et en selle Monsieur le dépanneur, mouillez le maillot pour vos clients tout en évitant le coup de pompe, ne perdez pas les pédales, changez de braquet et, s’il le faut, assurez le train… La ligne d’arrivée, vous la passerez bien à cet âge-là.
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