Au Luna Park, une nostalgie colorée aux néons

Sortir la nuit. Marcher dans Fribourg, guidé par les lumières de la ville, attiré par le clignotement presque épileptique de halos multicolores. Le Luna Park de la Place de l’Etang, dans le quartier du Jura. 

En déambulant entre les attractions, un sentiment de nostalgie m’envahit. Moi qui pensais être détaché de mon sujet, je me retrouve assailli de souvenirs. Mon enfance s’imprime dans l’ombre de ces néons, voyage au rythme de cette odeur, de ce son.

J’avance. Des enfants chahutent dans les allées; leurs parents, un peu en retrait, tentent tant bien que mal de les suivre du regard. L’odeur des churros et de la barbe à papa attire un groupe d’impatients. Encore deux enfants, devant un carrousel, sucrerie en main; la scène semble sortir d’un épisode de Stranger Things. Plus loin encore, des ados crient, la tête en bas, sur la plus grande attraction du parc.

J’ai toujours été intrigué par les gens qui éprouvent du plaisir à se faire peur. Peut-être recherchent-ils – ressentent-ils? – la même adrénaline que moi lorsque je sors faire des images, capturer des bribes de temps, rechercher l’inattendu, l’inconnu.

Il est déjà 22 h. Les lumières s’éteignent une à une. L’endroit se défait de son auréole fluorescente pour s’envelopper de noir et de silence. Les forains baissent les stores, se dirigent vers leurs caravanes. Le parc s’endort, et je ferais bien d’aller faire pareil.

Textes et photos: Adrien Perritaz