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Société

Comment transmettre des informations aux premiers secours lorsqu’on est inconscient?

Pour apaiser les personnes ayant des soucis de santé, Véronique Visconti a créé une pochette orange qui offre aux professionnels toutes les informations nécessaires au premier regard. 

Le Life Cover peut s’accrocher sur un vélo ou sur un sac à dos.

 Aude-May Lepasteur

Aude-May Lepasteur

15 juin 2022 à 15:49

Temps de lecture : 1 min

Urgences » Imaginez. Vous êtes allergique à l’aspirine. Alors que vous marchez seul dans la rue, vous faites un infarctus. L’attaque est suffisamment sévère pour rendre la communication avec l’équipe de secours impossible. A proximité, personne pour l’informer de votre problème médical. Or, en cas d’infarctus, c’est de l’aspirine que l’on administre au patient… Vous risquez un choc anaphylactique, une réaction grave qui peut, dans les cas les plus extrêmes, entraîner un arrêt cardiaque.

Ce scénario catastrophe, purement hypothétique, n’en révèle pas moins une alarmante faiblesse de notre système de santé. Si elles sont inconscientes ou non verbales, les personnes ayant des soucis de santé n’ont que peu de moyens de les communiquer à ceux qui viennent à leur rescousse. Elles ne portent pas leur dossier électronique dans leur poche.

Polyester orange

Dans le cas d’allergies graves, il existe un passeport. La carte SOS de la Ligue suisse contre l’épilepsie informe pour sa part sur les gestes essentiels pour venir en aide à une personne épileptique. Les patients sous anticoagulant emportent en général leur carnet de suivi partout avec eux.

 «Ma grande crainte est qu’il m’arrive un accident et que je sois inconsciente, incapable d’informer les secouristes concernant les spécificités de mon enfant. »
Véronique Visconti

Mais de tels documents n’existent pas pour toutes les conditions – maladies chroniques ou handicaps – qui peuvent affecter la prise en charge d’une personne en détresse. C’est pour cette raison que Véronique Visconti a développé le Life Cover, une pochette en polyester orange contenant une carte sur laquelle on peut inscrire toutes les informations pertinentes pour les secours. Cette Belge est la maman d’un enfant autiste et non verbal. «Je suis souvent seule avec lui dans la rue ou en voiture. Ma grande crainte est qu’il m’arrive un accident et que je sois inconsciente, incapable d’informer les secouristes concernant les spécificités de mon enfant. Ils vont perdre du temps, ils penseront peut-être qu’il est en état de choc ou sourd», raconte-t-elle au téléphone.

Inspirée par un modèle vu à l’étranger, Véronique Visconti a élaboré sa propre version, qui porte en grand les mots Warning (attention) et Medical info (information médicale) et s’accroche avec des scratchs sur différents supports (un cadre de vélo, une ceinture de sécurité, un sac à dos…). Elle est convaincue que cette solution simple et extrêmement visible peut sauver des vies.

Là pour être ouvert

Interpellés sur la question, des membres du Service d’ambulance comme de l’Association cantonale fribourgeoise des samaritains (ACFS) voient un certain intérêt au Life Cover. «Personnellement, je trouve très bien que cette solution ne fasse recours à aucune technologie. Certaines personnes ont des applications pour communiquer leurs informations médicales, mais nous n’avons pas forcément le réflexe, ni le temps disponible pour parcourir le téléphone. En plus, ce dernier est souvent verrouillé et les versions sont de plus en plus différentes», explique Gaëtan Delley, adjoint opérationnel du secteur ambulances du Réseau santé de la Sarine.

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