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Editorial: Perpétuer les valeurs européennes: le nouveau destin d’Alain Berset

Alain Berset veut redonner de la visibilité au Conseil de l’Europe, dont il sera le prochain secrétaire général. Selon le rédacteur en chef de La Liberté, François Mauron, son élection offre l’occasion à la Suisse de redorer son blason à l’étranger.

Alain Berset entrera en fonction le 18 septembre prochain. © Keystone
Alain Berset entrera en fonction le 18 septembre prochain. © Keystone

François Mauron

Publié le 26.06.2024

Temps de lecture estimé : 1 minute

Savez-vous qui est Marija Pejcinovic Buric? L’honnêteté commande de reconnaître que bien peu de monde connaît le nom de l’actuelle secrétaire générale du Conseil de l’Europe, à qui va succéder Alain Berset à compter du 18 septembre prochain. La Croate est pourtant en poste depuis cinq ans. Fondée en 1949, cette organisation internationale réunissant 46 pays œuvre au renforcement des droits de l’homme, de la démocratie et de l’Etat de droit. A l’écart des projecteurs, elle n’en fait pas moins figure d’autorité morale.

Les choses pourraient changer. Le socialiste fribourgeois entend redonner de la visibilité à l’institution basée à Strasbourg. Et comme il est plutôt habile en matière de communication, gageons que le Vieux-Continent va entendre (à nouveau) la voix d’un organisme qui a un peu disparu des radars. C’est une bonne nouvelle. Ebranlées par l’agression russe en Ukraine, troublées par la montée, un peu partout, de l’extrême droite, les valeurs portées par le Conseil de l’Europe ont besoin d’être réaffirmées haut et fort. Y compris en Suisse, dont le parlement vient de réfuter une décision de la Cour européenne des droits de l’homme au mépris de l’Etat de droit.

A 52 ans, après douze ans de Conseil fédéral, Alain Berset se forge donc un nouveau destin. Si sa future fonction n’a pas le prestige d’un haut poste aux Nations Unies, elle n’en offre pas moins à la Suisse l’occasion de redorer son blason, passablement terni, sur la scène internationale. Elle prouve aussi que les Fribourgeois sont décidément capables d’y rayonner, après la présidence de Joseph Deiss à l’Assemblée générale de l’ONU en 2010-2011.

Selon l’écrivain suisse Denis de Rougemont (1906-1985), «l’Europe unie n’est pas un expédient moderne, économique ou politique, c’est un idéal qu’approuvent depuis mille ans tous les meilleurs esprits, ceux qui ont vu loin». Il incombe à présent à Alain Berset de perpétuer cette communauté de valeurs.

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