La Liberté

Législatives françaises: coup d'envoi aux Antilles et en Amérique

Les électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon sont les premiers à avoir commencé à voter pour élire leurs représentants à l'Assemblée nationale (image d'illustration). © KEYSTONE/EPA/Teresa Suarez
Les électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon sont les premiers à avoir commencé à voter pour élire leurs représentants à l'Assemblée nationale (image d'illustration). © KEYSTONE/EPA/Teresa Suarez
Les électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon sont les premiers à avoir commencé à voter pour élire leurs représentants à l'Assemblée nationale (image d'illustration). © KEYSTONE/EPA/Teresa Suarez
Les électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon sont les premiers à avoir commencé à voter pour élire leurs représentants à l'Assemblée nationale (image d'illustration). © KEYSTONE/EPA/Teresa Suarez


Publié le 29.06.2024


Le premier tour des élections législatives les plus scrutées de l'histoire récente en France a débuté samedi, avec l'ouverture des bureaux de vote de certains territoires d'outre-mer. L'extrême droite est la grande favorite, devant la gauche et le camp présidentiel.

Quelque 49 millions d'électeurs français sont appelés à renouveler la totalité de l'Assemblée nationale, soit 577 députés, qui pourraient bouleverser durablement l'horizon politique. Le premier tour a lieu dimanche et le deuxième le 7 juillet.

Le président Emmanuel Macron a provoqué ces élections anticipées en annonçant la dissolution de l'Assemblée le 9 juin, le soir de la victoire de l'extrême droite aux élections européennes.

Samedi, les électeurs français de Saint-Pierre-et-Miquelon, archipel de l'Atlantique Nord proche du Canada, ont ouvert le bal à 08h00 locales (midi en Suisse) et ceux des Antilles, de Guyane, de Polynésie française ou encore ceux vivant sur le continent américain leur emboîtent le pas. Les Français de métropole se rendront aux urnes dimanche.

Premiers résultats dès 20h00 dimanche

Samedi, quelques militantes du mouvement féministe Femen ont mené une action au Trocadéro, face à la Tour Eiffel: seins nus et couvertes de slogans contre l'extrême droite, elles ont nettoyé la place avec du "décapant anti-racisme".

Report de vacances, explosion du nombre de procurations, les électeurs devraient être nombreux à se mobiliser pour ce scrutin à suspense, dont la principale inconnue est de savoir si l'Assemblée sera dominée pour la première fois par l'extrême droite depuis la Seconde guerre mondiale.

Le jeune responsable du parti d'extrême droite du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella, 28 ans, peut-il remplacer au poste de Premier ministre Gabriel Attal, le chef de la majorité sortante? La gauche peut-elle créer une surprise? A défaut de réponses définitives, les premiers résultats attendus dès 20h00 dimanche devraient permettre d'y voir plus clair.

Participation attendue en hausse

La campagne-éclair s'est achevée vendredi à minuit. Jusqu'à dimanche soir, les candidats n'ont plus le droit de parole dans les médias ou de se déplacer sur le terrain et la publication des sondages est interdite.

Sondeurs et politiques s'attendent à une participation en très forte hausse par rapport aux législatives de 2022, pour lesquelles 47,51% des électeurs s'étaient déplacés. Cette fois, elle pourrait atteindre les deux tiers des inscrits.

Ce regain est dû en partie aux conséquences potentiellement historiques de ces législatives.

Il y a "deux dynamiques", analyse Brice Teinturier, de l'institut de sondages Ipsos. "Une dynamique d'espérance, les électeurs de gauche se disent que, tout à coup, il peut y avoir une alternance (...) et c'est encore plus le fait chez les électeurs du RN".

"Et un moteur de mobilisation qui est la politisation négative, la peur, la crainte suscitée par le RN et, dans une partie de l'électorat aussi, par (...) la coalition de gauche", le Nouveau Front populaire (NFP) qui rassemble le Parti socialiste, les Ecologistes, le Parti communiste et La France insoumise (gauche radicale).

Le camp Macron sous pression

Signes de la forte mobilisation attendue: le nombre de procurations a dépassé les 2 millions, et les votes en ligne ouverts jusqu'à jeudi aux Français résidant à l'étranger ont atteint un record de 410'000 (250'000 en 2022).

Deux enquêtes d'opinion parues vendredi créditent le camp d'extrême droite de 35 à 36,5% des voix. Le NPF est donné autour de 27,5-29%, le camp macroniste de 20,5-21%. Selon certaines enquêtes, l'obtention d'une majorité absolue est désormais envisageable pour le RN et ses alliés.

Les projections en siège se heurtent toutefois à de sérieuses inconnues, à commencer par le nombre de triangulaires possibles dimanche soir (trois candidats au second tour), et le nombre de désistements dans les heures qui suivront pour tenter d'unir des voix contre le RN.

C'est sur le camp du président que la pression est la plus forte. Ce dernier a promis jeudi "la plus grande clarté" sur l'attitude à suivre dans l'entre-deux tours. Plusieurs figures de son camp poussent pour un accord de désistement clair.

M. Macron réunira lundi midi le chef du gouvernement et ses ministres au palais présidentiel de l'Elysée à six jours du second tour, a appris l'AFP de sources gouvernementales. Les questions des désistements et de la stratégie face à l'extrême droite seront sans aucun doute au menu des discussions.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11