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Convoi d'aide humanitaire de retour au Darfour depuis le Tchad

Un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) a pu entrer jeudi au Soudan: les discussions pour l'élargissement de l'accès humanitaire ont été lancées en Suisse (archives). © KEYSTONE/AP/SAM MEDNICK
Un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) a pu entrer jeudi au Soudan: les discussions pour l'élargissement de l'accès humanitaire ont été lancées en Suisse (archives). © KEYSTONE/AP/SAM MEDNICK
Un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) a pu entrer au Soudan: les discussions pour l'élargissement de l'accès humanitaire ont été lancées en Suisse (archives). © KEYSTONE/AP/SAM MEDNICK
Un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) a pu entrer au Soudan: les discussions pour l'élargissement de l'accès humanitaire ont été lancées en Suisse (archives). © KEYSTONE/AP/SAM MEDNICK


Publié le 22.08.2024


L'ONU a annoncé l'entrée d'un convoi d'aide humanitaire mardi au Soudan via le point de passage frontalier d'Adré, entre le Tchad et le Darfour, rouvert pour trois mois après six mois de fermeture.

"Plus d'une douzaine de camions d'aide - dont plusieurs du Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation internationale des migrations (OIM) - sont entrés au Darfour depuis le Tchad via le point de passage frontalier d'Adré", a salué lors d'un point presse mercredi le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric.

Les camions du PAM ont ainsi convoyé du sorgho, des légumineuses, de l'huile et du riz qui devraient bénéficier à quelque 13'000 personnes menacées de famine dans la région de Kereinik, dans l'ouest du Darfour, tandis que ceux de l'OIM étaient destinés à quelque 12'000 personnes, a affirmé le porte-parole.

La guerre au Soudan oppose depuis avril 2023 l'armée, menée par le général Abdel Fattah al-Burhan, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohammed Hamdane Daglo.

En raison du conflit, plus de 25 millions de personnes sont actuellement en situation de faim aiguë selon l'ONU, soit près de la moitié de la population du pays.

Réouverture cruciale

"La réouverture du passage d'Adré est cruciale pour les efforts visant à empêcher la famine de s'étendre à tout le Soudan et il doit désormais rester ouvert", a déclaré mercredi dans un communiqué la directrice exécutive du PAM, Cindy McCain.

"Je tiens à remercier toutes les parties d'avoir pris cette mesure essentielle afin de permettre au PAM d'apporter une aide vitale à des millions de personnes qui en ont désespérément besoin".

Mme McCain a appelé à l'ouverture d'autres points de passage frontaliers et à la création de couloirs humanitaires, afin d'intensifier l'acheminement de l'aide. "C'est le seul moyen d'éviter une famine généralisée", a-t-elle insisté.

Le gouvernement soudanais a précisé que le passage d'Adré serait ouvert pour les trois prochains mois.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a salué jeudi cette décision des autorités soudanaises, tout en appelant à le maintenir ouvert au-delà des trois mois prévus.

"C'est un premier pas positif, mais nous rappelons à toutes les parties que ces trois mois coïncident avec la saison des pluies, avec de fortes précipitations et des inondations soudaines qui compliquent le passage", a souligné le CICR dans un communiqué.

Civils pris au piège

La guerre a plongé le Soudan dans une grave crise humanitaire et les organisations humanitaires dénoncent depuis des mois l'insécurité qui les empêche d'acheminer l'aide.

Tandis que la situation humanitaire connaît une relative amélioration dans l'ouest du Darfour, le conflit continue de ravager le nord, alerte le CICR.

Des milliers de civils sont pris au piège par les violents combats qui touchent la ville d'El Fasher, capitale du Nord-Darfour, dont le seul hôpital ouvert a été pris pour cible et fait face à des pénuries de matériel médical.

L'ONG, qui déplore avoir été jusqu'à présent dans l'incapacité d'acheminer de l'aide à El Fasher, ainsi que dans le camp de déplacés de Zam Zam et d'autres zones affectées par les combats, appelle les parties au conflit à assurer un accès aux organisations humanitaires "avant qu'il ne soit trop tard".

Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de bombardements aveugles de zones habitées dans ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes, selon l'ONU.

Ils ont également été accusés de pillages et d'entrave à l'aide humanitaire, ainsi que d'avoir presque détruit un système de santé déjà fragile.

ats, afp

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