Courrier des lecteurs: De bons samaritains à Fribourg

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Samedi 20 juillet, en arrivant à Fribourg, des travaux nous interdisent la route que nous avions choisie et nous nous sommes retrouvés aux Grand-Places sans trop savoir comment nous en sortir. Nous apercevons un homme sur le trottoir, avec la mention «Police» sur son dos. Notre cas exposé, il nous dit, très gentiment: «Attendez, laissez-moi reprendre mon vélo. Vous allez me suivre et ce sera très simple.» En effet, grâce à lui, une minute après, nous retrouvons notre chemin malgré les travaux.

L’après-midi, dans un bus, je prends conscience, atterré, d’avoir oublié mon sac sur la banquette de l’abribus. Je demande que l’on m’appelle sur mon natel, laissé dans le sac. Une voix de femme finit par répondre et dit en allemand qu’elle l’a bien trouvé. Elle nous attend à la gare de Fribourg. Dans le hall, elle nous retrouve immédiatement et nous dit avec un sourire radieux qu’elle m’a reconnu grâce à ma carte d’identité. Elle est serbe. J’ouvre mon sac, je prends l’argent qui s’y trouve et le place dans sa main sans écouter son refus.

J’ai gardé le plus petit des billets. Il ira dans le tronc de saint Antoine de notre belle collégiale. La tradition fait de ce saint le champion des objets retrouvés. Certains penseront qu’il s’agit d’une superstition, mais je ne suis pas superstitieux. J’utiliserai ce trait de piété populaire comme prière d’action de grâce. Je remercierai le Seigneur pour ce pays où il arrive que des anges s’habillent en policiers et où des étrangères vous servent leur honnêteté et leur droiture sur le plateau de leur plus beau sourire.