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Tennis

«Première» pour Dominic Stricker

Le vainqueur de Roland-Garros juniors doit faire aujourd’hui à Genève ses débuts sur le circuit ATP

Dominic Stricker lors de sa victoire au tournoi Challenger de Lugano le 28 mars dernier.

 Pierre Salinas

Pierre Salinas

17 mai 2021 à 04:01

Tennis » La parole est timide et le visage poupin. A 18 ans, Dominic Stricker (ATP 421) n’est déjà plus un «ado» mais pas encore un homme. A peine dégrossie, son enveloppe charnelle laisse à penser que le Bernois n’a pas encore le physique de l’emploi: celui d’un joueur professionnel appelé, à terme, à prendre le relais de Roger Federer et Stan Wawrinka. Rien que ça!

Une étape après l’autre. Sept mois après avoir été sacré chez les juniors à Roland-Garros, Dominic Stricker s’apprête à faire ses débuts sur le circuit ATP. Le grand, le vrai. Si le ciel le permet, son baptême du feu aura lieu aujourd’hui sur les courts en terre battue du Parc des Eaux-Vives, à l’enseigne du Geneva Open. De l’autre côté du filet, un Croate de 32 ans qui a déjà tout vu, tout vécu: Marin Cilic (ATP 43), ex-N° 3 mondial et lauréat de l’US Open en 2014.

De son illustre adversaire, Dominic Stricker, présent dans le tableau principal à la faveur d’une «wild card (invitation)», a dit, samedi en conférence de presse, qu’il craignait le service. «Il faudra d’abord que je réussisse à retourner sa première balle. Et pour espérer l’embêter, je devrai bien sûr être solide sur ma propre mise en jeu. J’ai déjà affronté et battu des top 100 mais, Cilic, c’est encore le niveau au-dessus. Arrivera ce qui arrivera, en tout cas je me réjouis.» Sûr de lui mais pas trop, le jeune Suisse esquisse un sourire presque obligé. Comme s’il savait que les conseils de Roger Federer, à commencer par «profite de chaque minute», ne suffiront peut-être pas.

Aucune pression

Car Dominic Stricker compte parmi les privilégiés à avoir partagé un court avec le «Maître», en plein cœur de sa préparation qui plus est. La première fois, c’était avant l’Open d’Australie 2020. A Dubai, où l’homme aux 20 titres du grand chelem prend ses quartiers dès les premiers frimas européens venus. La dernière remonte à janvier de cette année. Elle avait débouché sur une victoire de l’élève de Sven Swinnen au Challenger de Lugano, le circuit Challenger étant celui qui précède l’ATP Tour. «Pouvoir s’entraîner avec Roger est quelque chose d’incroyable, souffle le Bernois. Je suis conscient de la chance que j’ai. J’apprends toujours beaucoup de lui. Récemment, il m’a notamment suggéré de travailler mon service, mon lancer de balle en particulier. Celui-ci doit toujours être le même, peu importe la direction et l’effet choisis.»

Dominic Stricker est gaucher et doté d’un revers à deux mains comme Rafael Nadal, joue avec la même marque de raquette que Novak Djokovic et porte la casquette à l’envers, tel le Roger Federer des premières années. Les comparaisons s’arrêtent là. Promesse du tennis suisse il est, champion il n’est pas encore. Ou seulement en devenir. «Etre comparé à Roger, c’est mégacool, lâche le natif de Münsingen. Mais le chemin est encore long et je ne ressens aucune pression par rapport aux attentes placées en moi. Je vais essayer de donner le meilleur de moi-même, on verra où cela me mènera. Mais il est vrai que l’idée est de pouvoir grimper au classement le plus vite possible pour jouer les grands chelems le plus vite possible aussi.»

Estampillé ATP 250, le Geneva Open n’est pas un tournoi majeur. Mais – qui sait? – peut-être son directeur Thierry Grin pourra-t-il dire un jour: nous sommes les premiers à lui avoir donné sa chance.

Au programme

Le programme de lundi (tableau final. Court central. Pas avant 12 h: Mannarino (8) - Cazaux, suivi de Thompson - Andujar, suivi de Fucsovics - Garin (5). Pas avant 18 h: Cilic - Stricker, suivi d’un double. Court No 1. Pas avant 12 h: double, suivi de Sandgren - Caruso, suivi de Koepfer - Paire (7).

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