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Tennis

Dans l’ombre de Federer et du Covid

L’intérêt du public suisse pour le tennis et ses grands tournois est à la baisse depuis le printemps passé


Pascal Dupasquier

Pascal Dupasquier

18 février 2021 à 19:36

Temps de lecture : 1 min

Tennis » Esquissée depuis le printemps passé, la tendance se confirme pendant l’Open d’Australie: le tennis ne suscite plus le même engouement auprès du public suisse. Moins d’intérêt également dans les médias et auprès de la télévision, dont les audiences sont qualifiées de «molles» par Massimo Lorenzi, le chef du Département des sports de la RTS. L’absence de Roger Federer pour cause de blessure, les éliminations rapides de Stan Wawrinka et Belinda Bencic à Melbourne, les calendriers chamboulés par le coronavirus… Quelle(s) explication(s) à ce désamour soudain? Ancien directeur technique adjoint à Swiss-Tennis, mais aussi ex-consultant tennis auprès de la RTS et de Teleclub, le Bullois Pierre-Alain Morard se penche sur la question.

En Suisse, l’Australian Open ne fait plus autant parler de lui que les années précédentes. Avez-vous cette même impression?

Pierre-Alain Morard: Clairement, oui. La baisse d’intérêt est cela dit assez générale, on la retrouve aussi dans les autres sports. Mais pour en revenir au tennis, c’est vrai qu’il vit cahin-caha durant cette période de pandémie.

Il y a eu l’annulation de Wimbledon, le report à l’automne de Roland-Garros, sans oublier l’US Open qui, par crainte de contamination au Covid, n’a pas réuni tous les meilleurs joueurs, Rafael Nadal et Ashleigh Barty pour ne citer qu’eux…

Depuis mars dernier, le calendrier a été chamboulé et c’est difficile pour les gens de s’y retrouver. On le voit aussi en Australie: il y a eu le problème des transports des joueurs, leur mise en quarantaine à leur arrivée… Il y a ensuite eu la découverte d’un cluster dans un hôtel (où étaient descendus de nombreux joueurs et membres accrédités au tournoi, ndlr), des matches avec spectateurs, sans spectateurs, puis de nouveau avec spectateurs… Là encore, c’est compliqué à suivre.

L’Open d’Australie, c’est pourtant la première levée du grand chelem, le premier grand tournoi de l’année avec, ce qui ne gâche rien pour nous, ces images de spectateurs en short et lunettes de soleil qui nous donnent un avant-goût de l’été…

C’est le tournoi qui a réussi le mieux à devenir une véritable marque. AO (Australian Open, ndlr), c’est une marque très porteuse avec deux sessions de matches quotidiennes, une de jour et une de nuit, au Melbourne Park, un endroit où je ne suis pas allé mais qui est paraît-il incroyable. Pour les organisateurs, il est cependant difficile de communiquer et de vendre leur événement dans la situation sanitaire actuelle. On sent une baisse de la médiatisation malgré un niveau de jeu qui est super intéressant.

Comme vous le dites, la qualité des matches est très bonne malgré la quarantaine imposée aux joueurs avant le tournoi…

Elle est même excellente! Elle l’était aussi aux Masters (en novembre, ndlr) et il ne faut pas chercher là l’explication à cette baisse d’intérêt. Pour moi, la raison est plus basique: c’est parce que les Suisses ne sont pas là ou qu’ils ne sont pas performants. Roger Federer n’a pas rejoué depuis l’Open d’Australie 2020, Stan Wawrinka et Belinda Bencic sont sortis très vite du tournoi…

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