Fred Yerly en pigiste avisé

Automobilisme » Onze ans que Frédéric Yerly n’avait plus roulé sur la place d’armes de Drognens! Le temps d’une pige, le fer de lance du Gruyère Racing Team a étrenné une Alpine A110 du plus bel effet, mue par un moteur turbocompressé de 1800 cmc, portant la griffe de la firme française Signatec.

Domicilié depuis des lustres en Argovie, le natif d’Echarlens a pris son rôle à cœur. Il s’est imposé dans la classe E1 3001-3500 cmc, en collant près d’une seconde (!) à la Lancia Delta S4 de la référence bâloise Bruno Ianniello. Une sacrée performance établie sur une monture qu’il n’a apprivoisée que le matin même de la course… «Avec une auto d’usine, on sait que la base est fiable et qu’elle fonctionne.»

Engagé depuis plusieurs années sur des tractions, le Gruérien n’a pas failli au moment de dompter une machine à propulsion: «Fondamentalement, une voiture de course reste une voiture de course, explique, modeste, Fred Yerly. Avec l’expérience, on s’adapte très rapidement. Cela dit, avec le propriétaire de l’auto, nous ne pensions pas être aussi rapides.»

Un exercice réussi

Adepte du travail bien fait, Frédéric Yerly avait pris la peine de tester un modèle de série Alpine, une semaine plus tôt à Bière. Passion quand tu nous tiens… «Plutôt qu’une passion, l’automobilisme est un art de vivre pour moi», nuance-t-il. Frédéric Yerly s’est découvert des ambitions au fil des passages. Il a poussé la machine à fond en deuxième manche pour doubler Ianniello, qui le précédait alors de 21 centièmes de seconde. Exercice réussi. Avec mention! Moyennant deux ou trois réglages idoines déterminés après un premier parcours déjà probant pourtant: «Dès que j’ai un casque, c’est à fond. Cela dit, je m’octroie toujours une marge de sécurité pour ne pas froisser la voiture. Celle-ci a encore de la marge.»

«Grâce aux gommes»

L’intéressé ne sait s’il aura d’autres occasions de tester ce rutilant bolide. Avec l’appui de sa famille et de sa belle-famille (son beau-père n’est autre que le multiple champion de Suisse «Fast» Frédy Amweg), il fixe sa priorité au championnat d’endurance VLN, qui se dispute sur le fameux site du Nürburgring: «Après trois courses sur neuf, nous sommes en tête de la classe TCR avec notre Seat Cupra. C’est notre objectif de rester devant, malgré la présence de deux teams professionnels.»

Les autres pilotes régionaux ont également eu leur (bon) mot à dire à Drognens. A commencer par Fabrice Winiger, le plus véloce d’entre eux (9e scratch) à bord de sa superbe Porsche 911 GT3 Cup. Malgré un modèle conçu pour les circuits, le pilote de l’Ecurie Sporting de Romont a terminé 3e des voitures fermées, enlevant la classe E1 de plus de 3500 cmc devant la puissante Mitsubishi Evolution du Genevois Murcia. «C’est grâce aux gommes. Jusqu’à l’an passé, on ne nous fournissait pas de pneus pour les côtes ou slaloms. Désormais oui. Plus tendres, ils offrent un meilleur grip. Idéal pour des épreuves de deux minutes. J’ai gagné trois secondes par rapport à l’an passé», se réjouit le carrossier de Grolley.

Pour ses premiers tours de roue de la saison, Jonas Magnin émerge au troisième rang de la classe E1 1601-2000 cmc. Objectif atteint: «J’espérais titiller mes temps de l’an passé. Je reste à cinq dixièmes de seconde. Je suis très content.» L’ex-président de l’Ecurie Sporting se focalisera sur les courses de côte, qui correspondent mieux aux caractéristiques de sa Honda Civic. Le nombreux public a apprécié aussi la belle 4e place du Sorensois Hervé Villoz sur sa Renault Clio Cup en IS 1601-2000 cmc et les arabesques du sympathique Veveysan Benjamin Nicole, lauréat de la classe E1 2001-2500 cmc sur son increvable BMW 2002 Ti à propulsion.