Marc Aebischer
15 janvier 2024 à 11:30
Le Taureau de Manacor s’affaisse. Sa corne gauche, jadis en acier trempé et qui faisait virevolter ses adversaires, se ramollit. Son poitrail taillé dans la roche majorquine s’érode et ses membres inférieurs périclitent l’un après l’autre sous les coups de boutoir qu’il a lui-même assénés depuis plus de vingt ans. La clepsydre temporelle s’assèche tandis que l’horloge physique s’accélère. Ses engrenages se disloquent et ses aiguilles, visiblement rouillées, menacent de se briser. Même ses greffons capillaires le lâchent: c’était implant foireux!
Rafa aura bientôt 38 ans. Un ultime trophée dans son arène parisienne, sa seconde «terre nadale», est certainement la muleta sur laquelle il fonce, les naseaux toujours écumants mais avec un souffle plus court et des déplacements moins fluides.
Il faut dire que les picadors ne l’ont pas épargné: une banderille dans la hanche, une banderille dans la cuisse, une terrible dans le pied et plusieurs autres dans les genoux. Qu’il puisse encore jouer au plus haut niveau relève de l’onction miraculeuse.
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