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«Une offre impossible à refuser»

Avant la finale, Nancy Fora parle de ses sept saisons avec Elfic et de son prochain départ à l’étranger

Nancy Fora et Elfic Fribourg accueillent Nyon ce soir à Saint-Léonard.

 Pierre Salinas

Pierre Salinas

15 avril 2023 à 04:01

Basketball » Le moment n’est pas solennel, mais promet d’être fort en émotions. Dès ce soir à Saint-Léonard (17 h 30), face à Nyon et dans une série au meilleur des cinq matches qu’elle souhaite la plus courte mais la plus disputée possible, Nancy Fora vivra sa dernière finale avec Elfic Fribourg, celle des play-off de SB League en l’occurrence. Après quoi, à 25 ans et après sept saisons couronnées de 18 trophées, l’arrière tessinoise ira tenter sa chance à l’étranger.

Avant de faire ce «grand saut dans le vide», Nancy Fora a accepté de livrer les raisons de son départ et de revenir sur sa carrière fribourgeoise qui n’est pas terminée, seulement mise entre parenthèses, car «je sais qu’Elfic sera toujours ma maison et j’aimerais y revenir un jour», dit-elle.

Quelle serait la sortie idéale?

Nancy Fora: J’aimerais partir sur un triplé, même si on en a déjà réussi pas mal… Je pense qu’on le mériterait, car on n’a perdu aucun match cette saison. Mais attention, je sais aussi que tout est possible! J’ai des inflammations un peu partout et, dans l’idéal, j’aimerais que la série ne dure pas trop longtemps. Mais j’aimerais aussi que ce soit une finale serrée, car si tu gagnes chaque match de 30 points, tu n’as pas vraiment le sentiment d’avoir gagné.

A 18 ans, qu’est-ce qui vous pousse à quitter Bellinzone pour rejoindre Elfic?

Déjà, Elfic était le club phare du basket suisse. Mais pour être honnête, je ne pensais y rester qu’une saison avant de rejoindre les Etats-Unis. La vie a fait que j’ai finalement passé sept ans ici, mais j’en suis ravie. Je ne regrette pas de ne pas avoir tenté ma chance à l’étranger plus tôt. J’avais envie de gagner des titres et j’ai pu en gagner beaucoup.

Romain Gaspoz, votre entraîneur qui l’était déjà à l’époque, dit qu’il est allé vous chercher parce que vous étiez «le plus grand talent de votre génération»…

Romain m’a fait confiance, mais il a fallu que je gagne ma place. A Bellinzone, j’avais déjà un rôle important malgré mon jeune âge. Mais à Elfic, je n’étais personne, sinon un petit bouledogue plein d’énergie. Je savais que je n’allais jouer que 10 ou 15 minutes, alors je me donnais à fond. Mon style de jeu était différent. Au contact de Caroline Turin, Alexia Rol ou Jazmine Davis, j’ai beaucoup progressé.

Sur le ton de la plaisanterie peut-être, Romain Gaspoz soutient aussi que vous êtes «la meilleure défenseuse du monde»…

Non, je ne suis pas la meilleure du monde! Et non, je n’aime pas particulièrement défendre, même si je n’ai jamais défendu à contrecœur non plus, car j’ai toujours pensé que cela faisait partie du jeu. Parce que j’ai certaines qualités athlétiques, j’ai souvent dû empêcher les meilleures joueuses de «scorer.» Je l’ai fait cette saison en Coupe d’Europe, et nul doute que ce sera ma mission principale lors de cette finale encore.

Quel est votre meilleur souvenir?

Notre parcours en Eurocup en 2020-2021. A cause du Covid, le mode de championnat était spécial. Mais après avoir battu Landerneau, perdu contre Venise et encore battu une équipe belge (Boom, ndlr), on s’était hissé jusqu’en quart de finale, ce qui était un exploit. Plus récemment, soulever la Coupe de Suisse en tant que capitaine m’a procuré une grosse émotion aussi.

Où jouerez-vous la saison prochaine?

Si mon futur club n’a pas encore communiqué, je ne peux malheureusement rien dire. Mais c’était une offre impossible à refuser.

En avez-vous reçu d’autres?

Plusieurs autres. J’étais déjà en train d’imaginer où je pourrais aller quand la dernière est arrivée sur la table. Et là, j’ai répondu «oui» tout de suite. Je ne dis pas que je pars dans la meilleure équipe du monde. Mais c’est quand même le top du top.

Quel sentiment prédomine: l’excitation, la peur de l’inconnu, celle de mal faire?

Quitter la Suisse, c’est un peu faire un grand saut dans le vide. Mais je suis en bonne forme physique, j’ai réussi une bonne saison et, comment dire, le championnat de Suisse, voilà, j’ai fait le tour… J’ai 25 ans. Si je ne pars pas maintenant, je ne partirai jamais. Mais je suis consciente qu’il faudra que j’élève le niveau de mon jeu, d’autant que le coach m’a déjà dit que je serais une joueuse majeure avec des responsabilités.

Pourquoi ne pas être partie plus tôt, finalement?

En 2018, j’avais reçu deux bourses pour étudier aux Etats-Unis mais, après la Coupe de Suisse gagnée contre Bellinzone, on m’a découvert une hernie discale. Partir en étant blessée n’aurait pas été raisonnable. Elfic m’a donné les moyens de me développer et de me soigner, je lui en suis aussi reconnaissante pour cela. Plus les années avançaient et plus les offres que je recevais étaient intéressantes. Mais rien qui me pousse à quitter Elfic, qui est un bon club européen, il ne faut pas l’oublier.

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