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Basketball

«La constance, un truc que je voulais»

Capitaine d’Olympic, Boris Mbala, 27 ans, a appris à mieux gérer ses émotions et a gagné en régularité

Boris Mbala et Olympic espèrent se qualifier ce soir à Monthey pour leur première finale de la saison.

 Pierre Salinas

Pierre Salinas

11 février 2023 à 02:01

SB League » Vingt-deux minutes, 12 points, 4 rebonds, presque 2 assists de moyenne et le maillot toujours méritoire de topscorer. Au-delà des statistiques, cette interrogation: Boris Mbala est-il le joueur d’Olympic, dont il est aussi le capitaine, le plus régulier? Peut-être que oui, peut-être que non. Une réponse de Normand à l’image de la saison des protégés de Petar Aleksic, qui chutent ou rechutent à chaque fois qu’on les pense de retour sur le droit chemin. Un jour c’est «waouh», un autre «bof» ou, pire, «patatras». Et ce soir à Monthey, où les tenants du titre disputeront une demi-finale de Coupe de Suisse de tous les dangers, ce sera comment?

Plus que tous ses coéquipiers, Boris Mbala connaît la touffeur de la salle du Reposieux, en période de carnaval qui plus est. N’y a-t-il pas évolué lors de l’exercice 2018/19, alors qu’Olympic écrivait l’un des plus beaux chapitres de son histoire sur le front de la Ligue des champions? «Si j’étais parti de Fribourg, c’était pour sortir de ma zone de confort et prendre davantage de responsabilités. C’est ce qui est arrivé. Je pense avoir passé un cap, là-bas. Quant au public montheysan, autant il peut être très «chaud» avec les adversaires, autant il t’adoptera rapidement s’il voit que tu mouilles le maillot», expose le Gruérien de 27 ans, qui a gardé des amitiés fortes dans le Chablais valaisan.

«C’est la famille»

A commencer par l’entraîneur Patrick Pembele et son assistant Besserat Temelso. «Pembele, c’est la famille. Il avait remplacé Manu (Schmitt, ndlr) en cours de route et m’avait appris beaucoup, sourit-il. «Bess» aussi. J’ai joué avec (à l’Académie, ndlr) et contre lui et il a coaché lors de mon camp pour les jeunes, l’été passé.» De cette première expérience en tant qu’organisateur en chef, Boris Mbala a puisé l’envie d’aller voir encore plus loin de l’autre côté du miroir. «Après ça, reprend-il, je me suis dit que je voulais perfectionner mes connaissances et, par l’intermédiaire de la fondation Gate to future, j’ai commencé un bachelor en digital et business development à l’Université de Grenoble.» Etudier – même à distance – pour enrichir son quotidien. «Je trouve important d’avoir d’autres centres d’intérêt que le basket. Ce qui ne m’empêche pas d’être à 100% «focus» quand je suis sur le terrain», plaide-t-il.

Où l’on reparle de cette régularité dont fait preuve Boris Mbala depuis cette défaite à… Monthey lors de la première journée de SB League. «La constance, c’est un truc que je voulais. Car pour être un joueur solide, il faut être un joueur constant, reprend-il. Pour l’instant, ça va: je ne fais pas trop le yoyo, mais je ne peux pas être complètement satisfait non plus. Lors des matches importants que l’on a perdus (Porto en Eurocoupe FIBA, Union Neuchâtel en Coupe de la Ligue et, plus récemment, Massagno en championnat, ndlr), je n’étais pas à mon meilleur niveau. Est-ce que je m’en veux? Non. Mais il y a des soirs où je sais que j’aurais pu faire mieux.»

Le poing dans la poche

Au sein d’un effectif qui abrite quatre étrangers (Jordan, Milon, Nikolic, Jankovic) et cinq autres internationaux helvétiques comme lui (Cotture, Jurkovitz, Kazadi, Solca, Gravet), Boris Mbala a appris à faire le poing dans la poche. La frustration de ronger son frein sur le banc alors que le moment est décisif existe. Au soir du crève-cœur 75-76 face à Porto, le 23 novembre dernier à Saint-Léonard, elle sautait même aux yeux. Les pensées parasites auraient pu le déstabiliser: l’arrière «olympien» a appris au contraire à les canaliser pour mieux les évacuer.

«J’essaie de faire des exercices pour être plus tranquille, pour mieux contrôler mes émotions. Du yoga, par exemple. J’ai aussi vu des gens qui m’ont aidé, en particulier un coach de vie avec lequel un de mes potes, joueur de hockey à Gottéron, m’a mis en contact. J’en ai ressenti le besoin car j’avais tendance à vite m’énerver. Non pas contre mes coéquipiers mais contre moi-même.»

Relativiser sans ressasser le passé: deux maîtres mots dans la bouche du «nouveau» Boris Mbala, qui ne s’est jamais distingué par ses sautes d’humeur, mais que l’on devinait parfois bougon. «Aujourd’hui, même si je rate mes quatre premiers tirs ou si je commets des erreurs en défense, j’essaie d’oublier et de passer directement à la suite.» Et encore: «De manière plus générale, il s’agit de se poser les bonnes questions: comment bien travailler, pourquoi tu es comme ci ou comme ça, comment aborder un match avec la bonne concentration, etc.?»

Progresser individuellement pour mieux se fondre dans le collectif: l’idée est bien sûr louable. «Fribourg est toujours là! Si nous sommes tous au maximum de nos possibilités, ou même à 90%, nous pouvons encore faire de belles choses cette saison», martèle Boris Mbala.

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