Ballard et Fribourg ont dominé les Starwings de Bâle

SB League » Arnaud Cotture, qui parle énormément parce qu’il a toujours quelque chose à dire, a trouvé langue au moins aussi bien pendue que la sienne. Arrivé lundi matin à la salle Saint-Léonard, dont il a foulé le parquet sur-le-champ sans même passer par la case «dodo», Antonio Ballard a fêté mercredi à Birsfelden ses débuts sous le maillot d’Olympic, qu’il a conduit à une victoire d’abord poussive puis, dès le retour des vestiaires, convaincante (72-102). Auteur de 16 points assortis de 9 rebonds et de 6 passes décisives, l’Américain de 34 ans n’a pas déçu: l’on peut même qualifier sa performance de prometteuse pour un «vétéran» dont la dernière trace laissée sur sol européen date d’avril de l’année passée, lorsqu’il défendait les couleurs du club de Lahti, en Finlande.

Plus que des bras ballants aux biceps parfaitement dessinés et un cou du genre robuste, Antonio Ballard a montré qui il était: un gai luron doublé d’une bête de scène. En un mot: un personnage. Difficile, en effet, de trouver joueur plus expressif que le natif de Jeffersonville (Indiana), qui se frappe deux fois le cœur et lève un doigt vers le ciel après chacun de ses paniers. Accroché à son visage, un sourire qui semble ne jamais devoir le quitter et qu’il arborait à l’échauffement déjà, échauffement durant lequel il n’a cessé de titiller ses partenaires par la voix. «Chambreur» un peu, «ambianceur» beaucoup.

«L’énergie est contagieuse»

«C’est moi, c’est ma personnalité, la manière dont j’envisage le basket depuis toujours!» lance Antonio Ballard, dont l’une des devises est celle-ci: «L’énergie est contagieuse.» Elle a plu à Arnaud Cotture, qui savait déjà de quel bois – étrange – se chauffait son nouveau coéquipier, pour l’avoir affronté lorsque l’ailier US portait les maillots de Lugano, Genève et Neuchâtel. «Il nous a presque un peu trop relaxés mais, dans un vestiaire, il faut aussi des personnes telles que lui», estime l’intérieur valaisan avant de s’arrêter sur la performance d’un renfort, car c’en est un, que l’on aurait pu penser rouillé mais qui «met énormément d’intensité dans tout ce qu’il fait.» Preuve qu’il est en forme. «Je dirais même qu’il est en meilleure forme que nous tous», s’amuse encore Arnaud Cotture.

Sorti du banc à la 7e minute, Antonio Ballard n’a pas tardé à s’illustrer. N’a-t-il pas réussi son premier tir après avoir gobé son premier rebond (8e 16-19)? Alors, son équipe faisait déjà la course en tête mais essuyait contre-attaque sur contre-attaque sans trouver d’adresse. A l’exception notable d’un Boris Mbala particulièrement à l’aise à longue distance (22 points au total). «Nous avons peiné à sortir du bus, résume Arnaud Cotture. Mais au moment où il a fallu faire la différence, nous avons su être durs.»

Medora Timberjacks

Face à des Starwings emmenés par le pivot Tarekeyi Edogi et l’arrière Marc Seylan, tous deux absents de la dernière confrontation fribourgo-rhénane il y a douze jours exactement, les visiteurs ont forgé leur succès dans le troisième quart, qu’ils ont remporté 8-25. De 41-46 à la pause, le score passait à 45-59 moins de cinq minutes plus tard. Un partiel cruel pour un résultat un brin trompeur, mais un brin seulement.

Antonio Ballard, lui, n’a dupé personne. Malgré les six heures qui séparent la Suisse de l’Indiana, il pète littéralement le feu. «Je n’ai plus joué en Europe depuis un an, reprend-il, hilare, mais je suis resté actif pour avoir évolué dans une ligue américaine avec Medora (les Medora Timberjacks, ndlr), un club de mon Etat.» Ceci explique cela. Décidément, la dernière recrue d’Olympic a plus d’un sourire dans son sac.