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Basketball

A la fin, il n’en restera qu’une…

Fribourg et Lausanne rêvent des Jeux olympiques. Mais une seule équipe, au mieux, verra Paris en 2024

Nouveaux venus sur la scène du 3x3, Team Fribourg et Natan Jurkovitz (à droite) sont entrés en concurrence avec Marco Lehmann et Lausanne-Sport.

 François Rossier

François Rossier

27 août 2022 à 04:01

Basketball » Le circuit World Tour 3x3 fait halte, ce week-end, en Hongrie. Lausanne-Sport, brillant deuxième la semaine dernière à domicile, sera de la partie. Mais Westher Molteni et ses coéquipiers ne seront pas les seuls représentants suisses à Debrecen: Fribourg s’est également envolé pour le pays magyar. Qualifiés grâce à leur place de finalistes en juillet dernier à Prishtina, les Fribourgeois vont disputer leur premier tournoi sur le circuit mondial (lire aussi ci-dessous). «Au début de saison, personne ne nous connaissait. Nous ne pensions pas avoir autant de succès cet été», avoue Natan Jurkovitz, créateur du Team Fribourg.

Si ce succès permet à l’équipe fribourgeoise de se placer sur la carte de la planète 3x3, il profite aussi à toute la Suisse. «Plus il y a d’équipes, plus il y a de bons joueurs, meilleur sera le classement de la Suisse», se réjouit Westher Molteni, joueur de Lausanne-Sport et responsable du 3x3 à Swiss Basketball (SWB).

Calendriers incompatibles

Actuellement neuvième dans la hiérarchie mondiale, la Suisse va chercher à s’y maintenir, et même à grappiller quelques rangs. Le but? Envoyer une équipe aux Jeux olympiques de Paris en 2024. «C’est faisable, se persuade le Tessinois. Il y aura un maximum de huit équipes par continent. Certains pays sont au-dessus, comme la Serbie. Plusieurs de ses équipes disputent le World Tour, mais une seule pourra aller aux JO, donc il y a des places disponibles. Tout se jouera sur un tournoi qualificatif.»

Natan Jurkovitz ne s’en est jamais caché. En se (re)lançant sur le 3x3, quelques années après avoir découvert la discipline sous le maillot… lausannois, il avait Paris dans son viseur. «Les JO restent un objectif très réaliste. Grâce à nos bons résultats, nos chances ont encore augmenté», estime l’ailier du Fribourg Olympic. La présence du basket suisse dans deux ans au pied de la tour Eiffel dépendra en partie de l’année 2023. C’est l’an prochain en effet que les équipes devront cumuler des points pour valider leur ticket pour le tournoi qualificatif. Westher Molteni et Lausanne-Sport vont tenter de prendre quelques longueurs d’avance en enchaînant les tournois ces prochaines semaines. «Nous voulons disputer la finale du top 12 mondial à Abu Dhabi (les 9 et 10 décembre prochain, ndlr), annonce-t-il. Nous l’avons atteinte quatre fois au cours des cinq dernières années, mais la concurrence s’intensifie. Il est à chaque fois plus difficile de se qualifier.» Fribourg, lui, va mettre un terme à sa saison après ce week-end à Debrecen. Jonathan Kazadi, Arnaud Cotture, Paul Gravet, Jonathan Dubas, Natan et Thomas Jurkovitz, les six membres du team, vont repartir dans les salles pour préparer la saison de 5c5 avec leurs clubs respectifs.

Deux réalités avec en toile de fond la question de la compatibilité des calendriers. Le 3x3 est devenu une discipline à part entière. L’immense majorité des joueurs sont désormais des spécialistes qui se consacrent uniquement au demi-terrain. «Pour préparer au mieux les Jeux, la Fédération française a décidé de salarier six joueurs pour leur permettre de se focaliser sur le 3x3», explique Westher Molteni, qui aimerait bien que la Suisse emprunte le même chemin. «Nous avons des joueurs motivés, prêts à s’investir. Cela vaudrait la peine de le faire maintenant, car dans 15-20 ans, l’écart avec les grandes nations sera beaucoup plus important. Malheureusement, il n’y a pas assez d’argent pour franchir ce palier supplémentaire…» regrette-t-il.

Quels critères pour Paris?

En Suisse, les équipes se débrouillent donc seules. Lausanne-Sport profite des infrastructures du Palais de Beaulieu, où un terrain de 3x3, avec un panier prêté par la fédération, a été installé. Fribourg cherche, avec l’aide des autorités, un lieu pour construire le terrain qu’il vient d’acquérir. Idem pour réunir leur budget saisonnier qui oscille entre 50 000 (Fribourg) et 100 000 francs (Lausanne). «On espère que la fédération fera preuve de souplesse dans son calendrier», souhaite Natan Jurkovitz, qui aimerait commencer la prochaine saison de 3x3 «le plus tôt possible», mais qui voit poindre les problèmes avec, par exemple, la Coupe du monde agendée en mai prochain, en plein pendant les play-off de SB League…

Reste encore à savoir quelle équipe sera envoyée pour représenter la Suisse dans les futurs grands rendez-vous. Car au final, au mieux, il n’y en aura qu’une… Fribourg, qui a remporté le Swiss Tour, ou Lausanne, qui a obtenu le meilleur résultat sur le circuit World Tour? «Ça sera un vrai casse-tête. Il y aura de toute façon des déçus», souffle «Jurko», qui met en avant les confrontations directes. «Nous avons toujours battu Lausanne cette saison», rappelle-t-il. Westher Molteni, dans une position inconfortable de juge (responsable 3x3 à SWB) et partie (joueur de Lausanne-Sport), se garde bien de donner un avis trop tranché. «Il faudra mener une discussion avec Swiss Olympic et définir des critères. J’aimerais que cela soit clair au début de l’année prochaine», lâche-t-il.

En attendant, les deux équipes helvétiques continuent leur bonhomme de chemin, presque main dans la main. «On se connaît bien et on s’encourage sur les tournois. On est évidemment content si la Suisse gagne», assure Molteni, qui rêve d’une finale Fribourg-Lausanne dimanche à Debrecen. «Ça serait cool, non?»

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