Un degré, une minute

J’ai testé pour vous!

C’est l’hiver, il fait froid, et quand c’est comme ça, qu’est-ce qu’on fait? Bingo! On va se baigner au lac!

J’ai entendu dire que se baigner dans un lac froid avait quantité d’avantages: perte de poids, meilleure circulation sanguine, système immunitaire renforcé. Moi qui traîne un rhume depuis trois semaines, je suis convaincue qu’aller me baigner dans un lac à dix degrés est la meilleure chose à faire. Alors j’enfile mon maillot et mon bonnet, et direction la plage.

Attention, se baigner dans une eau glacée nécessite quelques précautions. Il faut s’échauffer, ne pas plonger directement, porter un bonnet et ne pas rester trop longtemps dans l’eau. La règle qui s’applique est simple à retenir: un degré, une minute.

Bon, je suis prête. Chaussures de plage aux pieds, j’entre dans l’eau. J’ose un «oh, c’est froid!» Sans rire, il y a de la neige sur les sapins, tu t’attendais à quoi? Chevilles, tibias, genoux, cuisses, ventre, plus je m’enfonce, plus je regrette ma décision. Mais j’y suis, j’y reste! J’arrive aux épaules, et je m’arrête là. Elle était à combien, déjà? Dix? OK, ça me fait encore neuf minutes à tenir. Une éternité.

Je converse avec moi-même pour faire passer le temps, me convaincs que tout ça, c’est pour mon bien, que non, je ne peux pas me transformer en bloc de glace et que si je deviens bleue, je sors. Pense à tes varices, pense à ton rhume.

Je vous ai déjà dit que j’avais froid? Ah. Parce que finalement, ça va. On s’habitue. Je pourrais presque dire que la partie de mon corps hors de l’eau est plus sujette au froid: il y a du vent.

Bon, les dix minutes sont (enfin) passées. Je me précipite hors de l’eau et déguste l’effet du froid sur mon corps rougi. Je m’emballe dans un linge et salue les passants, emmitouflés dans leurs doudounes. Finalement, j’ai adoré ça. J’ai le sourire, et oui, je vais recommencer. Bon, pas tout de suite. D’abord, je vais me servir un bon thé chaud. Margot Knechtle