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Un con à table, la belle affaire

Page Jeunes - Société • Ils sont de plus en plus nombreux, et dans le cas d’un dîner de fin d’année, il est très difficile de s’accommoder d’un tel énergumène. Explication avec des spécialistes.


Inès Conti

Inès Conti

14 décembre 2015 à 12:36

«C’est un phénomène typique du XXIe siècle. On assiste en effet à une véritable transformation de la société. Il y a de plus en plus de cons», tempête Gérard Depetsec, sociologue. «La vérité est qu’il n’y a plus de barrière. Les gens se permettent n’importe quoi et deviennent cons, sans que rien ne puisse les en empêcher. Du coup, on se retrouve avec des cons, partout.» Selon l’Institut de Connerie Chronique et Autres Troubles de Débilité Sociétale (ICCATD), plus de 15% de la population serait conne actuellement.

De quoi alarmer de nombreux chercheurs, qui se demandent si cela n’aboutira pas à un abrutissement général de la population. Ici, Depetsec tempère: «Il ne faut pas confondre simplet et con. Etre con, c’est vraiment un degré plus complexe, la personne fait parfois exprès. C’est un phénomène bien plus difficile à étudier de par ses multiples facettes.»

Témoignage touchant

Si le phénomène semble bien présent, il l’est aussi dans les têtes des personnes touchées. Wendy*, diagnostiquée à l’âge de vingt-deux ans, témoigne: «Dès le moment où l’on m’a dit que j’étais conne, les choses ont changé pour moi. Bien évidemment, je n’en ai pas parlé à ma famille: je ne savais pas comment leur annoncer une chose pareille. J’ai voulu me détacher de cette étiquette qu’on m’a collée lors d’une enquête sur les cons, dans laquelle j’ai servi de sujet. Pour moi, c’est une notion très arbitraire; je n’ai pas l’impression de l’être.»

Wendy vit une vie normale, elle trouve même cela parfois assez amusant: «Il m’arrive de faire la conne exprès, et ça me fait du bien.» A cela, Gérard Depetsec ajoute: «Au fond, être con ou ne pas l’être ne change rien à la manière de vivre en société. Simplement, depuis qu’on étudie ce cas, on se rend compte que c’est de plus en plus courant. Un de mes collègues s’occupe de reconstituer l’historique des cons: c’est un travail minutieux. On sait par exemple qu’au XIIe siècle les cons étaient brûlés sur la place du village. Heureusement, nous sommes dans une ère beaucoup plus tolérante.»

L’avenir des cons

Gertrude Duponey, faisant partie de l’équipe de recherche de Depetsec, se préoccupe des perspectives d’avenir pour les cons. La question se pose bel et bien: quelle suite pour les cons des générations futures? «Il est très difficile d’établir des pronostics. Avec le numérique, la connerie peut prendre une dimension très différente, on le constate déjà», explique Duponey avec prudence. «Avec Facebook, les cons sont devenus ingérables. Ils peuvent s’exprimer partout et en tout temps, ce qui rend le phénomène incontrôlable. Avec le cas de YouTube, c’est encore pire: les cons se filment, devenant la risée du Net.

»Il est très possible que nous arrivions à une régression de la société, dans laquelle les cons ne seraient plus tolérés, ce qui porterait atteinte à la diversité humaine. Il faut se battre pour les cons, les soutenir, surtout en cette période de fêtes. Car une chose est sûre, c’est qu’on ne peut pas se passer des cons. Il faut de tout pour faire un monde», ajoute-t-elle. Et pour ce qui est du contact à entretenir avec un con? «C’est très simple, nous explique Gérard Depetsec. Commencez par l’inviter à dîner.» 

Remarque: tous les intervenants et informations figurant dans cet article sont inventés de toutes pièces.

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