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Slow Horses, chez les rebuts du MI5

Article en ligne – Critique série » Slow Horses, une série d’espionnage britannique au casting de qualité, propulse les ratés du MI5 sur le devant de la scène.


Amédée Hirt

Amédée Hirt

13 juin 2022 à 19:45

Sortie entre le 1er et le 29 avril sur la plateforme de streaming Apple TV+, Slow Horses est une série d’espionnage britannique pas comme les autres. Basée sur le livre du même nom de Mick Herron, la série nous emmène chez les rebuts du MI5, les services de renseignements britanniques.
 


Des ratés au sauvetage de la nation


Dans les bureaux de Slough House, Jackson Lamb (Gary Oldman), un chef alcoolique qui n’aime pas son poste, rappelle impitoyablement et inlassablement à ses subalternes que s’ils sont là, c’est parce qu’ils sont des ratés des services secrets britanniques, des Slow Horses. Slough House est donc leur purgatoire avant de pouvoir éventuellement réintégrer les vrais bureaux du MI5, à Regent’s Park.
River Cartwright (Jack Lowden) espoir déchu du MI5 et petit-fils de l’ancien directeur de l’agence David Cartwright (Jonathan Pryce), y purge sa peine après avoir raté monumentalement une mission d’exercice. Il se morfond dans des tâches qui lui paraissent inutiles et ne comprend pas pourquoi sa collègue de bureau, Sidonie « Sid » Baker (Olivia Cooke), une agente très douée, se retrouve avec lui à Slough House. Avec eux, tout une équipe de bras-cassés des renseignements comprenant notamment la bientôt retraitée Catherine Standish (Saskia Reeves), le génie incompris et insupportable de l’informatique Roddy Ho (Christopher Chung), le terne Min Harper (Dustin Demri-Burns) et Louisa Guy (Rosalind Eleazar) font passer le temps.
Leur morne quotidien se retrouve chamboulé lorsque l’équipe de Lamb est mêlée par mégarde à une opération risquée et hasardeuse de la Directrice adjointe du MI5, la froide et autoritaire Diana Taverner (Kristin Scott Thomas). Cartwright et compagnie doivent ainsi sauver la face du pays et du MI5 en affrontant un groupuscule terroriste d’extrême-droite, les Sons of Albion.


Des enjeux et des personnages réalistes


Sans révolutionner le genre, Slow Horses est une série d’espionnage au scénario plausible et rafraichissant. Bien que l’idée de départ puisse prêter à rire, la série ne part pas dans la caricature à la Johnny English. Au contraire, elle se prend au sérieux, tout en gardant une bonne dose de sarcasme bien britannique.
L’histoire se distingue par le côté réaliste des enjeux. Le groupe terroriste suprémaciste blanc est d’une crédibilité frappante et résonne tristement avec l’actualité. Du côté des agents secrets, pas d’archétypes caricaturaux à la James Bond, mais plutôt des gens relativement normaux, qui, se prenant parfois pour 007, ne réussissent de loin pas tout. 
Les scénaristes, qui ont la chance de pouvoir se baser sur un livre, réussissent à humaniser rendre attachant ou (volontairement) insupportable l’équipe des Slow Horses et leurs ennemis. L’évolution de Curly (Brian Venel), l’un des membres du groupe terroriste est ainsi très intéressante à suivre. En face, le personnage de Catherine Standish, bien que discret, nous réserve également quelques surprises bienvenues. On regrette toutefois que la brièveté de la première saison ne permette pas plus d’approfondissement de certains personnages secondaires au passé intéressant. De plus, certaines facilités scénaristiques nous laissent un peu sur notre faim.


Un casting réussi


La série doit également beaucoup à son casting de grande qualité. Gary Oldman est méconnaissable mais brillant dans son rôle du pathétique Jackson Lamb. De son côté, Kristin Scott Thomas nous offre une Diana Taverner glaciale et calculatrice comme il se doit. Les performances de Jack Lowden, l’énergique Cartwright et Olivia Cooke, la subtile Sid, sont également à saluer. Les trop brèves apparitions du toujours apprécié Jonathan Pryce, en agent retraité, sont un vrai régal. Il est à espérer que la prochaine saison lui donne plus de place. La fin de la première nous laisse en effet avec beaucoup d’interrogations sur le passé de grand-papa Cartwright et de Jackson Lamb. En tout cas, si cette saison 2, déjà annoncée et tournée, continue sur la même lancée, il y a de quoi se réjouir.
 

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