Paysages grandioses, mais pas virtuose

J’ai testé pour vous!

Cet hiver, j’ai testé une activité qui me titillait depuis plusieurs années: le skating. Je regrette de ne pas avoir fait un jour d’essai avant de louer mes skis pour toute la saison.

Il fait –10 degrés en cette fin d’après-midi d’hiver. Débutante dans l’art du pas de patineur, je m’apprête à chausser mes skis de skating fraîchement loués pour la saison. Mais à peine ma première chaussure fixée au ski, ce dernier glisse vers l’avant et m’entraîne les deux genoux à terre. Une première gamelle qui donne le ton: cette sortie ne sera pas une promenade de plaisance.

Une fois l’équilibre retrouvé, il est temps de s’atteler à la technique caractéristique de la discipline. Les skis ouverts vers l’avant, je pousse contre l’extérieur une jambe après l’autre, en exerçant une pression sur l’arête intérieure de mes skis. Pendant ce temps, je fais d’amples mouvements de bras, de l’avant vers l’arrière, pour utiliser tout le potentiel de mes bâtons.

Je comprends rapidement le principe, mais l’effort à fournir est tel que je dois m’arrêter tous les cent mètres pour reprendre mon souffle et m’hydrater. Je réalise alors que j’avais sous-estimé la difficulté technique et physique de ce sport. La poussée des jambes et des bras en simultané dédouble l’énergie à donner pour avancer, et à moins qu’une descente pointe à l’horizon, impossible de s’octroyer une seule seconde de repos. En plus, le fait que le corps doive lutter pour se réchauffer – parce que je vous rappelle qu’il fait –10 degrés – ne simplifie pas la chose. Quelle galère!

Après une petite heure d’intense effort, j’arrive enfin à mon point de départ, juste à temps pour les derniers rayons du soleil. Des couleurs rose orangé se sont emparées du ciel, tandis qu’une brume de fin de journée recouvre bientôt la plaine enneigée. Ce spectacle m’encourage à penser qu’il faut que je continue de m’entraîner. Je pourrai alors peut-être parcourir ces magnifiques paysages hivernaux sans savoir à chaque poussée l’impression que mon cœur va se décrocher. Nastasia Jeanneret