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La fin de l’ère des trucs gratuits

L'article en ligne » Comment faisait-on avant l’arrivée des grandes plateformes de streaming ? Petite rétrospective sur la vie d’avant, celle où on n’avait pas d’abonnement à payer pour regarder notre série préférée.


Elsa Rohrbasser

Elsa Rohrbasser

20 décembre 2021 à 11:36

A force d’enchainer les critiques séries et autres films Netflix, une question m’est soudain apparue : comment je faisais avant Netflix ? Avant Disney+ ? Avant Amazon Prime Video ? Je me suis alors souvenue d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…

Cette époque où le téléchargement gratuit ne nous faisait (presque) pas peur, où l’on adorait se trémousser sur la pub hyper dramatique contre le téléchargement illégal , où l’on était d’accord d’attendre 72 minutes au milieu d’un film pour en voir la fin. C’était l’époque où Megaupload était le site incontournable pour trouver le film ou la série du moment, ce site dont on a tous connu la fin tragique en 2012. C’était l’époque où eMule, LimeWire et autres torrents faisaient notre bonheur, celle où on téléchargeait la musique via YouTube ou Dailymotion et qu’on se tapait toute l’intro du clip avant que la chanson ne démarre vraiment (avec Thriller en tête de liste pour l’intro la plus interminable de l’histoire de l’humanité). Pourtant, on s’infligeait sans sourciller cette petite contrainte. Mais bref, tout ça, c’était avant. Et non, ce n’était pas vraiment mieux avant, mais au moins, c’était gratuit.

Aujourd’hui, trouver une série ou un film gratuitement relève de l’exploit quand on n’est pas un as d’internet. Le réflexe, c’est Netflix, Disney+ ou encore Amazon Prime Video pour ne citer que ces trois mastodontes du streaming. On ne perd plus des heures à la recherche d’un lien vaguement potable. Certes, la qualité est toute autre : l’audio n’est pas en russe, les sous-titres ne sont pas en coréen et l’image n’est pas hyper pixellisée. Parce que oui, on est déjà tous tombés sur ce film directement enregistré dans une salle de cinéma avec un Sony Ericsson W995. Et franchement, on méritait mieux.

Le coût de la qualité
Mais voilà : regarder et écouter de la qualité, ça a un prix. Environ 12.- par mois pour un abonnement Netflix, 13.- pour Disney+ et 10.- pour Amazon Prime Video, 13.- pour Spotify, idem pour Apple Music et 14.- pour Deezer. Le porte-monnaie des jeunes (et des moins jeunes) est ainsi sérieusement touché. Quand bien même les mots de passe circulent au-delà des limites autorisées par les plateformes, il faut bien admettre que le budget film/série/musique est plus important qu’au début du siècle. Alors qui sont les grands gagnants dans cette histoire ? Sans aucun doute, le système profite avant tout aux plateformes elles-mêmes. Des plateformes qui se tirent la bourre : qui aura quelle franchise, qui aura le numéro un de la saga et qui aura les deux derniers, qui pondra le meilleur film original, qui adaptera le mieux ce livre en série et qui augmentera le plus discrètement le prix de ses abonnements. Mais puisque l’heure est à la résignation, force est de constater que ces plateformes ont révolutionné notre rapport aux films, aux séries et à la musique. Nous avons désormais accès à un contenu plus ou moins infini, que l’on peut consommer immédiatement : pas de téléchargement, pas de publicité (tant que l’on paie son abonnement). Un choix à rallonge, chronophage parfois, mais si vaste que l’on peut séduire tout un chacun.

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