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«Je suis optimiste, ça ne peut pas être pire»


7 décembre 2020 à 02:01

Coup de cœur » Une jeune Glânoise risque l’ouverture de son propre salon d’esthéticienne à la Grand-Rue de Romont en pleine pandémie.

A l’automne 2019, Virginie Baudois, 24 ans, retourne dans le salon qui l’avait accueillie lors de son apprentissage d’esthéticienne pour y recevoir un soin. Alors qu’elle est allongée sur la table de massage, son ancienne patronne lui confie son souhait de trouver un successeur. L’idée fait son chemin et lorsque le Conseil fédéral annonce la réouverture des instituts de beauté, le 27 avril dernier, l’affaire se décide: «Même si je m’entendais bien avec mes collègues, je ne pouvais pas retourner où je travaillais, je rêvais trop de mon propre salon», se souvient Virginie.

Les discussions avec son ancienne patronne n’aboutissent pas, elle doit reprendre les locaux en partant de zéro: «Je ne supportais pas l’idée que l’endroit devienne une pizzeria ou un magasin de chaussures, explique-t-elle. J’ai un attachement sentimental à cet endroit, c’est Romont, c’est ma région.»

Elle n’est pas encore au bout du chemin et recherche de l’argent: «Toutes les banques m’ont claqué la porte au nez», grimace Virginie, expliquant cette frilosité par la concurrence féroce qui règne dans ce marché peu régulé. C’est finalement du propriétaire des locaux que viendra son salut: séduit par l’enthousiasme de la jeune femme, il lui prête l’argent nécessaire pour se lancer. «Sans son aide, je n’y serais pas arrivée.»

Après un mois de rénovations, l’institut EssenCiel ouvre ses portes le lundi 3 août. Sa première cliente: sa mère, à 10 heures. S’ensuit un démarrage correct: «Il faut dire que juillet et août sont des bons mois, on n’a parfois pas le temps de manger», confie-t-elle. Inévitablement, ses débuts sont marqués par la pandémie: «Je me suis habituée au masque, en revanche les annulations à la dernière minute sont lourdes à supporter», concède Virginie.

Après des coups de fil à répétition, elle renonce à chercher à obtenir des subventions. «Je crois qu’elles sont calculées sur le chiffre d’affaires des années précédentes, ça ne m’aiderait pas», se console-t-elle, saluant toutefois le lancement de la carte Kariyon, par laquelle l’Etat de Fribourg soutient les commerces locaux.

Optimiste parce que «dans une situation pareille, ça ne pourra qu’aller mieux», elle espère pouvoir commencer à se verser un salaire dès l’année prochaine. «Et, peut-être, embaucher quelqu’un dans deux ans!» Louis Rossier

www.essenciel-institut.ch

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