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Entre raison et sentiments

L’article en ligne – Critique série » Pour sa deuxième saison, Bridgerton nous livre une romance «enemies to lovers» palpitante.


Kessey Dieu

Kessey Dieu

2 mai 2022 à 21:39

En 2020, le jour de Noël, débarquait sur Netflix la première saison de Bridgerton, une série d’époque à l’ambiance austenienne basée sur les romans éponymes de Julia Quinn. Alors plus gros carton de la plateforme (aujourd’hui détrônée par Squid Game), la romance historique créée par Chris Van Dusen et produite par Shonda Rhimes a fait son grand retour ce printemps.

Dans ce deuxième volet, nous délaissons Daphne (Phoebe Dynevor) pour son frère Anthony (Jonathan Bailey), qui, à la surprise générale de son entourage, a décidé de se marier. Alors qu’il commence à se décourager dans sa quête de la vicomtesse idéale, l’aîné des Bridgerton retrouve l’espoir en la jeune Edwina Sharma (Charithra Chandran), fraîchement arrivée d’Inde et élue «diamant de l’année» par la reine Charlotte (Golda Rosheuvel). Mais Kate Sharma (Simone Ashley), la grande sœur de la débutante qu’il convoite, ne le laissera pas de marbre, bien malgré lui…

Pour cette nouvelle salve d’épisodes, la fausse cour imaginée par Daphne et Simon (Regé-Jean Page) se transforme en triangle amoureux entre Anthony, Kate et Edwina. La romance devient plus sage, au grand dam de certains fans (voir ci-dessous). La reine est plus que jamais décidée à traquer Lady Whistledown, alias Penelope Featherington (Nicola Coughlan), dont la gazette fait toujours autant fureur auprès de la haute-société londonienne. Au rayon des nouveaux personnages, excepté les sœurs Sharma, Lord Featherington (Rupert Young), venu des Amériques, et Theo Sharpe (Calam Lynch), apprenti-imprimeur défendant les mêmes idéaux qu’Eloise.
 

 

Visuellement, la production de Shonda Rhimes est toujours aussi somptueuse. Les costumes sont sublimes, les décors grandioses. Bals, chevauchées en forêt, balades en plein air, les beaux tableaux se succèdent. Comme dans la saison précédente, des reprises orchestrales de chansons pop contemporaines accompagnent le récit, modernisant celui-ci de façon ingénieuse. Le jeu des comédiens, en particulier celui de Jonathan Bailey, qui crève l’écran dans son rôle de chef de famille, et la diversité du casting, sont également à saluer.

Sur le fond, plusieurs améliorations par rapport à la première saison peuvent être relevées. Alors éclipsés par Daphné et Simon lors du volet précédent, les Bridgerton sont davantage mis en lumière dans ce nouveau chapitre. Diverses séquences, telles que la partie de jeu de mail ou la danse de groupe en famille, illustrent avec légèreté leur complicité. Le personnage d’Anthony, dont l’histoire est révélée à travers de poignants flashbacks notamment, se fait plus attachant. Le féminisme, principalement incarné par Eloise (Claudia Jessie) lors de la saison précédente, est exploré de manière plus convaincante dans ce volet, notamment à travers Kate, une héroïne au charme piquant. Les nouvelles intrigues sont quant à elles prenantes, en particulier celle d’Eloise et Theo.

Moins charnel, mais pas moins sensuel

Alors que certains regrettent la tournure moins dénudée qu’a pris ce deuxième chapitre, tel n’est pas le cas de l’autrice de ces lignes. Le duo porté par Jonathan Bailey et Simone Ashley n’a rien à envier à celui de Phoebe Dynevor et Regé-Jean Page. Les regards et frôlements interdits échangés entre Anthony et Kate sont tout aussi puissants que les scènes torrides de Daphne et Simon. Leurs joutes verbales donnent lieu à des séquences pleines d’humour. Tous deux forment un couple à l’alchimie indéniable. Quant à l’épineux triangle amoureux, il s’est révélé moins casse-gueule que ce que l’on aurait pu imaginer. Bien que tirant en longueur, il a permis de souligner de façon convaincante le dilemme traversé par Kate, déchirée entre son rôle de grande sœur et son affection grandissante pour le vicomte, et l’entêtement de celui-ci à «choisir une épouse avec sa tête et non avec son cœur».

La série n’est cependant pas exempte de défauts. Hormis les dialogues un brin trop mielleux par moments et le côté mélodramatique excessif de certaines scènes, c’est surtout au niveau du rythme que le bât blesse. Le récit souffre notamment d’un problème de longueur, causé entre autres par l’interminable triangle amoureux. La fin laisse également un goût d’inachevé, peut-être en raison du brusque bond de six mois en avant qui intervient dans le dernier épisode. Mais globalement, cette deuxième saison tient la route. Les saisons 3 et 4, déjà annoncées, peuvent partir sur de bonnes bases.
 

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