Echec et mat, dès six ans
L’école d’échecs de Fribourg, ouverte aux enfants de tous âges, prouve qu’exercer ce sport n’est pas réservé qu’aux aguerris
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Franck Descloux
10 avril 2022 à 20:12
Echecs » Toutes les deux semaines, une dizaine d’enfants âgés entre six et treize ans se pressent dans les locaux que l’école d’échecs loue auprès de la paroisse Sainte-Thérèse, à Fribourg: «Les cours s’adressent cependant à tous», précise Bernard Bovigny, l’un des fondateurs de l’école. «Il y a actuellement cinq groupes pour les enfants et un pour les jeunes et adultes à partir de 15 ans.»
Bernard Bovigny estime que la création d’une école spécialement dédiée aux échecs en ville de Fribourg répond à une demande: «La pandémie a été un premier déclencheur de cet engouement chez les jeunes. Ils ont notamment eu du temps pour s’essayer sur internet», analyse-t-il.
Mais c’est surtout la série Le Jeu de la dame, disponible sur Netflix, qui apparaît comme le plus gros pourvoyeur de nouveaux inscrits. Le succès des aventures de la jeune femme mise en scène dans sa quête de devenir la meilleure joueuse d’échecs au monde a aussi provoqué une hausse d’achats de livres spécialisés dans ce domaine.
Les théories en pratique
Gianni, 8 ans, approuve: «J’ai commencé à prendre goût à ce sport en jouant avec mon père, que j’ai battu», s’amuse-t-il. Ces premiers contacts avec les jeux d’échecs l’ont motivé à persévérer et à venir se confronter à d’autres enfants de son âge: «J’adore l’aspect logique que je retrouve dans ce sport», poursuit l’élève de 4H à Villars-sur-Glâne. «Cela me permet aussi de m’apaiser et je peux apprendre à mes copains de classe des techniques.»
«Tout le monde se fiche des échecs ou presque dans ma classe», répond Grégory, en classe de 8H à Treyvaux. Ça ne l’a pourtant pas empêché de venir, par passion des maths: «C’est une manière de mettre en pratique les théories que j’apprends à l’école», pense-t-il, avant d’ajouter avec un air taquin qu’il aimerait pouvoir continuer à y jouer «jusqu’à ce que mort s’ensuive».
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Strahinja, lui aussi, semble passionné par ce qu’il apprend: «Je viens tout juste de commencer et cela me plaît vraiment», débute le jeune garçon. «Mais l’idée m’est venue comme ça, je n’ai pas été influencé par un élément en particulier.» Il est attentif aux explications de jeu et se réjouit de pouvoir partager ce qu’il apprend avec sa famille.
Bernard Bovigny, en observant ses élèves, apprécie la dimension humaine qu’apporte un cours collectif de jeu d’échecs aux participants: «C’est réellement une activité que l’on souhaite davantage mettre en avant.» Il cite d’ailleurs les collaborations qu’a lancées l’école d’échecs avec certains cycles d’orientation de la région. «Il faut être proactif, en proposant par exemple pour les semaines thématiques, des cours d’initiation», conclut-il. De quoi fidéliser encore plus de jeunes autour des échiquiers?
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