Donjons, dragons et coronavirus

Parle-moi de ton art!

De la table au numérique, Guillaume Melhem, 23 ans, raconte son amour du jeu de rôle. Témoignage.

«Un jeu de rôle, c’est un jeu dans lequel chaque joueur incarne un personnage qui évolue dans un monde fictif. Chaque participant vit des aventures orchestrées par un maître de jeu. Le joueur va devoir s’approprier cette histoire narrée à la manière d’un conte interactif. Une session dure généralement quatre heures, et une partie peut bien durer des années. C’est donc une bonne excuse pour se retrouver régulièrement entre amis.

C’est à mes quinze ans qu’un ami m’a proposé de tester le jeu de rôle papier Donjons et Dragons. Ça m’a tout de suite plu. Jouer me permet autant de me relaxer que de me mettre au défi. En tant que maître de jeu, j’essaie d’écrire des scénarios complexes afin de captiver mes joueurs. Ils ne réagissent toutefois jamais comme prévu. Je dois alors improviser.

L’interaction entre les joueurs et le maître de jeu est primordiale, et avec la crise du coronavirus, ces échanges se perdent malheureusement. Pour respecter les mesures sanitaires, nous avons continué nos parties grâce à des outils numériques. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable, le jeu perd en spontanéité et les discussions entre participants sont vite chaotiques. Aussi, la technique peut poser des difficultés aux joueurs pour se mettre dans le bain, pour se laisser porter par l’histoire. Par exemple, il peut être compliqué de créer une ambiance angoissante lorsque le micro du maître de jeu sature à chaque respiration.

Toutefois, il y a aussi des avantages à jouer en ligne. Certains programmes calculent automatiquement les jets de dés par exemple. D’autres permettent de mettre en place une belle ambiance visuelle avec des cartes ou des vidéos. C’est une période difficile pour tout le monde, je suis simplement content de pouvoir continuer à pratiquer ma passion malgré tout. Il faut savoir s’adapter.» Leonardo Mariaca