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De l’opéra aux fourneaux

Céleste Guillet, sourde depuis ses 2 ans, n’a jamais craint de se lancer de nouveaux défis

Céleste Guillet prépare son brevet fédéral de cheffe de cuisine.

 Elsa Rohrbasser

Elsa Rohrbasser

16 avril 2022 à 13:54

Temps de lecture : 1 min

Portrait » Céleste Guillet, 27 ans, termine son brevet fédéral de cheffe de cuisine cet été. Pourtant, son premier amour n’est pas la cuisine: «Après l’école secondaire, j’ai fait un apprentissage de créatrice de vêtements à l’école de couture à Fribourg. Ensuite, j’ai travaillé comme costumière à l’Opéra de Lausanne», explique la jeune femme. Si tout semblait alors couler de source, Céleste a besoin d’avoir de nouveaux défis: «C’était le job parfait, je mettais mes pieds dans des chaussons en étant là-bas à 19 ans. C’était presque trop beau…, confie-t-elle. Puis je suis partie en voyage avec mon mari, et je me suis rendu compte que je ne savais pas cuisiner.» Un comble pour la fille d’un cuisinier, puisque son père n’est autre que le chef du restaurant Le Souffleur, Benoît Tschachtli. «A la maison, je mettais les pieds sous la table et j’appréciais», avoue Céleste.

Le voyage comme déclic

Un premier voyage au Sri Lanka, en Thaïlande et en Indonésie, puis un second en camping-car à travers l’Europe ont titillé les papilles de Céleste: «La nourriture en Asie, c’est une explosion de saveurs. Puis dans le camping-car, c’était rudimentaire, alors on devait être un peu inventifs pour cuisiner.» A force de demander conseil à son père, Céleste fini par demander à travailler six mois à ses côtés pour apprendre les bases. Elle se découvre rapidement une passion. Après deux mois, Benoît Tschachtli lui propose de faire un apprentissage: «Comme j’avais déjà un CFC, j’ai pu faire celui-ci en deux ans. Après, il y a eu le Covid, et ça m’a donné l’envie de faire un brevet de cheffe de cuisine, parce que ça laisse la possibilité d’enseigner et j’avais besoin d’assouvir une soif d’apprendre», concède Céleste.

« Je n’envisage pas ma surdité comme un obstacle »

Céleste Guillet n’a jamais craint de se lancer dans l’inconnu. Elle devient sourde à deux ans, après une méningite à pneumocoques et est équipée d’un implant cochléaire (prothèse auditive interne et externe, ndlr) à 7 ans. Elle n’a jamais envisagé cela comme un obstacle: «Ça demande à l’autre de s’adapter. En cuisine, il faut s’organiser, parce que parfois je n’entends pas le four sonner, des choses comme ça. Il faut de l’application au niveau communication, mais les gens avec qui j’ai travaillé ont toujours été compréhensifs», explique Céleste.

Son parcours scolaire obligatoire a, quant à lui, été plus difficile que son parcours professionnel: «La différence est mal acceptée par les autres, surtout quand on est enfant. C’était dur, je me sentais seule et je m’isolais beaucoup. Je dessinais dans mon coin, mais au final ça m’a servi», confie la jeune femme. «Le dessin m’a été très utile à l’école de couture, et aussi maintenant en cuisine pour créer les plats. Et d’ailleurs, la couture aussi m’a aidée pour la cuisine car les deux domaines demandent de l’exigence et de la précision», conclut Céleste.

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