Matthieu Corpataux, écrivain, éditeur, Fribourg
31 mai 2024 à 00:00
A l’heure où des libéraux valaisans préfèrent tirer sur l’ambulance littéraire en obligeant les maisons d’édition à imprimer localement (bel homme de paille) plutôt que de proposer des soutiens économiques à une branche fragilisée, le canton de Fribourg accordera-t-il encore une place à la culture? Après la revue L’Epître ces derniers mois, ce sont Fri-Son et le Nouveau Monde qui ont besoin d’une aide urgente et d’un soutien populaire. Puis, deux moments particulièrement décisifs joueront un rôle majeur dans la survie de nos structures: premièrement le crédit communal en faveur du Musée gruérien et de la Bibliothèque de Bulle dont j’espère vivement qu’il sera accepté le 9 juin prochain.
Ensuite, c’est la nouvelle loi culturelle cantonale qui devra être votée. Les Services culturels font leur part avec les miettes de budget attribués, mais il est grand temps que les partis s’engagent à augmenter drastiquement les budgets pour la culture. Et puis, où sont les grands financiers du canton? N’y a-t-il aucun mécène qui a une sensibilité culturelle? Presque tous les autres cantons bénéficient de fondations privées.
Fribourg continuera-t-il longtemps à subir une concurrence déloyale? La production culturelle fribourgeoise est exceptionnelle, reconnue et valorisée partout… Il est urgent d’en prendre la mesure.