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Courrier des lecteurs

Un risque de privatisation?


Daniel Savary, membre comité d'initiative H24

Daniel Savary, membre comité d'initiative H24

3 juin 2024 à 00:00

Temps de lecture : 2 min

Il est parfois utile d’avoir une vue globale des choses. Voyons donc l’HFR: 95 millions de déficit cumulés, 30 mio de déficit annoncé pour 2024, 105 mio d’investissements d’urgence, 70 mio de crédit d’étude pour le nouvel hôpital d’un coût estimé à 700 mio si on y rajoute son raccordement à l’autoroute et l’inflation probable à quinze ans. Cela nous donne une somme d’un milliard déjà engagée aujourd’hui d’une manière ou d’une autre.

Les déficits vont sans doute se poursuivre à hauteur de 100 mio d’ici à 2035, date la plus optimiste pour l’ouverture du nouvel hôpital et il faudra certainement un nouvel investissement de 100 mio pour maintenir l’ancien site à flot d’ici là. Au final, nous arrivons à un montant de 1,2 milliard qui, avec ce que j’oublie, devrait tendre vers le milliard et demi.

Pour mémoire, la bonne blague, je rappelle qu’en 2013 l’HFR prévoyait de financer par lui-même son nouvel hôpital pour 500 mio. Le différentiel approche donc les 2 milliards. Tout cela pour une institution qui a perdu à force d’errance stratégique 40% de sa patientèle, qui se fait désormais soigner hors canton, pour un coût annuel de 100 mio. Je crains donc que le Grand Conseil, qui n’est guère généreux en matière de santé, tire la prise de l’HFR dans un avenir proche.

La tentative de reconstruire l’institution via l’initiative H24, vu les forces en présence, va probablement passer à la trappe. S’ensuivra une restructuration, voire une privatisation avec la sortie des soignants du personnel de l’Etat, ce sera la fin de l’hôpital public. Pour éviter cela, je voterai oui à l’initiative H24.


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