Hélène Faignot, Fribourg
21 mai 2024 à 14:45
Il y a déjà plus d’une semaine… Une semaine à lire les commentaires des médias, à plonger dans l’univers artistique de Nemo que j’ai découvert en même temps que sa victoire à l’Eurovision. Victoire qui a déchaîné passions, réactions binaires. Je regrette que les analyses n’aient pas relevé le caractère universel de sa quête personnelle, son désir de casser les codes: une quête pourtant si humaine.
Nous savons certes maintenant ce qui heurte une partie de la population dans sa chanson. Nous en connaissons les références musicales, bien. Il conviendrait de se risquer dans une analyse plus précise du texte de The Code. En effet, il est intéressant de noter qu’à aucun moment dans la chanson, il est question explicite des questions de genre mais d’une lutte contre les codes et la binarité 0-1. Un code qui en rappelle d’autres, comme ceux qui nous dirigent sournoisement grâce aux prouesses de la Tech.
Une autre de ses chansons aurait pu retenir l’attention: This Body. Hymne au corps, à un corps familier. Cette quête encore est porteuse. Elle pourrait parler à toutes les communautés qui, sous l’emprise des technologies et de la recherche d’efficacité, se trouvent dépossédées d’un rapport intime à leur corps: soit de ce premier lieu d’expérience, celui d’où l’on part pour aller à la rencontre de l’autre. Il aurait été alors possible d’entendre, certes la voix de ceux qui n’en ont pas toujours, comme le dit Nemo, mais aussi d’entendre un refrain que nous pourrions chanter à l’unisson, d’une même voix: car il est porteur de nuance, d’humanité.
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