Christophe Progin, Farvagny-le-Petit
3 juin 2024 à 00:00
Nos autorités ont proposé un soutien financier à l’HFR. Soyons clairs: je ne suis pas contre une aide, mais contre le gaspillage des fonds publics. Le Grand Conseil a approuvé ce montant avec un score «soviétique». Seuls trois députés ont voté non: peut-être les seuls bons en calcul. Il y a une forte probabilité que le prêt de 70 millions devienne un prêt à fonds perdu, donc avec ou sans intérêts, c’est égal.
Ce qui m’interpelle le plus, c’est le montant: 10% du coût estimé d’un nouvel hôpital. Selon M. Demierre, conseiller d’Etat, que j’ai entendu à la radio, c’est normal. Il précise même que si l’hôpital coûtait 500 millions, les frais d’étude seraient de 50 millions. Calcul magique démontrant bien le manque de connaissances de ceux qui prennent ces décisions. Fixer le crédit d’étude en pourcentage du coût total manque de rigueur, de logique et de professionnalisme. J’ose au moins espérer que ces travaux coûteux seront utilisables par les entreprises adjudicataires lors de la réalisation finale.
Et le plus beau arrive: prenons un taux horaire moyen de 150 fr. (ingénieurs, architectes, personnel de l’Etat, personnel hospitalier, etc.). Un crédit de 70 millions représente 467 000 heures de travail, soit 260 personnes à plein-temps pendant un an. Ce chiffre est totalement disproportionné par rapport à la charge de travail réelle nécessaire pour une étude de faisabilité, même pour un projet de grande envergure comme un hôpital: ce sera un festival de brainstorming.