Nicolas Schmitt, Fribourg
31 mai 2024 à 00:00
De nombreux citoyens ont été choqués par les propos haineux diffusés à large échelle par le député Ivan Thévoz après l’Eurovision et la victoire de Nemo. Mais au-delà du dégoût suscité par cette irruption sur la scène politique locale de discours qu’on croyait réservés à des pays illibéraux, deux autres éléments m’interpellent. Ce monsieur – à l’instar de nombreux commentateurs prétendument outragés – a regardé une émission plus longue qu’un opéra de Wagner pour ensuite vomir sur ses participants. Or chacun sait que l’Eurosong est un festival d’excentricités. Il faut une sacrée mauvaise foi pour suivre un programme dont on sait pertinemment qu’il va nous choquer et ensuite jouer les vierges effarouchées: «Mon Dieu quelle horreur!»
Par ailleurs, ce député représente deux partis qui ont fait du nationalisme leur cheval de bataille. Et pour une fois qu’un artiste 100% suisse se fait couvrir de louanges par toute l’Europe musicale, il le traite de «tapette» au lieu de se féliciter d’un triomphe helvétique. Ce nationalisme à géométrie variable m’interpelle: si la «nation» chère à ces deux partis est peuplée uniquement de lutteurs à la culotte et de vaches d’Hérens, je crains qu’ils n’aient une vision dramatiquement réductrice de la Suisse.
Par ailleurs, cela me rappelle que, il n’y a pas si longtemps, d’aucuns dénigraient un «art dégénéré» de sinistre mémoire. Faudrait-il envisager de brûler les disques de Nemo? De dispenser des thérapies pour convertir les rappeurs au chant grégorien? Décidément, les propos de ce député UDF/UDC me paraissent de fort mauvais augure.
Il serait intéressant que la Suisse divulgue l’état de chaque ruisseau afin que tout le monde puisse connaître la qualité des eaux. Ceci par une analyse du nombre d’espèces contenues dans chaque ruisseau puis un classement: de très bon à très mauvais s...
