Ramon Pythoud, Fribourg
27 mai 2024 à 13:43
Les grandes enseignes – les géants orange et tous les autres – s’appliquent à minimiser le volume des articles volés qui échappent au scan des caisses automatiques (LL du 16.5, «Le hic du libre-service»). C’est que les sommes en jeu sont insignifiantes en comparaison avec les économies réalisées sur le dos des clients et, surtout, des employés.
Le personnel est en voie de disparition et s’occupe de tout ce que les machines ne savent pas (encore) faire, court des entrepôts aux rayons ou surveille les clients aux caisses automatiques qui ont remplacé leurs collègues. La vente se réalise sans contact, les emplois disparaissent ou se précarisent tandis que les marges ne cessent d’augmenter, d’autant que les producteurs sont mis sous pression dans un même mouvement par les centrales d’achats, qui dictent les prix. Le pillage à grande échelle se joue donc ailleurs, ni à l’étalage, ni à la caisse. Les clients, les employés, les agriculteurs font les frais des politiques agressives des grands distributeurs, et nous tous passons à la caisse. Car les coûts sociaux et environnementaux sont importants et réels.
Mieux vaut donc se détourner des grands magasins et privilégier les petits commerces de proximité. Et régler dans tous les cas ses achats à la caisse, au comptoir ou au guichet, là où travaillent des femmes et des hommes qui méritent leur salaire et notre confiance. Non, nous ne sommes pas des robots!