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Proche-Orient. Israël dit avoir attaqué le Hezbollah - humanitaires tués à Gaza

L'armée israélienne a annoncé samedi avoir mené plusieurs frappes aériennes contre des positions du Hezbollah au Liban, fragilisant le cessez-le-feu avec le mouvement islamiste libanais. A Gaza, elle a tué plusieurs humanitaires.

Selon la Défense civile de Gaza, "au moins cinq martyrs ont été transférés, dont trois employés de WCK" après un bombardement israélien sur une voiture qui circulait sur la route principale Salaheddine, dans le nord-est de Khan Younès. Ici, des proches se recueillent près des victimes.KEYSTONE/EPA/HAITHAM IMAD

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 16:46, mis à jour à 18:23

Temps de lecture : 1 min

Une trêve entre Israël et le Hezbollah est entrée en vigueur mercredi au Liban, après plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l'armée israélienne et le mouvement armé libanais soutenu par l'Iran.

Le conflit avait contraint 60'000 personnes en Israël et 900'000 autres au Liban à fuir de chez eux.

Israël veut une "totale liberté d'action"

A la veille de son entrée en vigueur, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait prévenu que son pays conserverait "une totale liberté d'action militaire" au Liban, "si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer".

L'armée israélienne a annoncé dans un communiqué avoir mené samedi quatre frappes, dont une visant "une installation du Hezbollah (...) dans la région de Saïda", la grande ville du sud du Liban. Elle a aussi dit avoir ciblé "un véhicule militaire opérant près d'un site de fabrication de roquettes du Hezbollah".

L'agence de presse officielle libanaise ANI a fait état d'une "frappe de drone sur une voiture" dans le district de Tyr, dans le sud du pays, ainsi que d'un tir d'obus sur Khiam, un village frontalier, et de tirs d'artillerie intermittents à la périphérie du village de Shaqra.

"Armes cachées"

Toujours dans le sud du pays, où ses forces sont présentes, l'armée israélienne a affirmé avoir "localisé et confisqué des armes dissimulées dans une mosquée".

L'armée de l'air israélienne a dit en outre avoir mené un rai samedi dans l'est du pays sur "des sites d'infrastructure militaire près de points de passage entre la Syrie et le Liban utilisés par le Hezbollah pour faire passer clandestinement des armes de Syrie au Liban".

Le Hezbollah avait ouvert un front "de soutien" au Hamas contre Israël au début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque du mouvement islamiste palestinien, dernier épisode du très long conflit israélo-palestinien.

Après des mois d'échanges de tirs de part et d'autre de la frontière israélo-libanaise, Israël a lancé le 23 septembre dernier une campagne de bombardements massifs sur les fiefs du mouvement libanais, suivie d'opérations terrestres dans le sud du Liban, affirmant vouloir sécuriser sa frontière nord et permettre le retour des déplacés.

Près de 4000 morts

Selon les autorités libanaises, au moins 3961 personnes ont été tuées depuis octobre 2023, la plupart depuis fin septembre. Côté israélien, 82 militaires et 47 civils sont morts en 13 mois, selon les autorités.

Parrainé par les Etats-Unis et la France, l'accord de cessez-le-feu prévoit le retrait dans un délai de 60 jours de l'armée israélienne du Liban.

Le Hezbollah doit, lui, se replier jusqu'au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière, et démanteler son infrastructure militaire dans le sud, où seuls l'armée libanaise et les Casques bleus seront déployés.

L'armée libanaise a commencé dès mercredi à déployer troupes et blindés dans le sud du pays et le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, s'est engagé vendredi à coopérer avec elle.

Civils pas convaincus

Malgré la trêve, des habitants de la ville israélienne de Kyriat Shmona, à la frontière libanaise, confiaient qu'ils n'étaient pas tranquilles.

"Tant que j'entendrai encore des détonations", que je verrai l'armée israélienne au Liban, "je ne veux pas revenir", indique Rakhel Revach, qui dit être "de passage" dans sa ville, qu'elle a dû fuir en raison des combats.

Signe que la situation est instable, l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) a prolongé samedi ses recommandations aux compagnies aériennes d'éviter de survoler le Liban, ainsi que l'Iran, et d'appliquer un "processus de surveillance rigoureux" lors du survol d'Israël.

Trois humanitaires tués à Gaza

L'armée israélienne poursuit parallèlement ses opérations dans la bande de Gaza, où elle veut détruire le Hamas. La guerre dans le territoire palestinien a entraîné une situation humanitaire désastreuse.

La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé samedi la mort de trois Palestiniens travaillant pour l'ONG américaine World Central Kitchen (WCK), dans une frappe israélienne à Khan Younès (sud). L'armée israélienne a confirmé que l'un des humanitaires tués travaillait pour WCK et était un "terroriste".

Selon le porte-parole de la Défense civile, "au moins cinq martyrs ont été transférés, dont trois employés de WCK" après un bombardement israélien sur une voiture qui circulait sur la route principale Salaheddine, dans le nord-est de Khan Younès.

WTC suspend ses opérations

World Central Kitchen a annoncé suspendre ses opérations dans la bande de Gaza après cette attaque d'Israël

La branche armée du Hamas a diffusé samedi une nouvelle vidéo d'un otage israélien. Le jeune homme demande aux Israéliens de faire pression sur le gouvernement pour sa libération et celle de tous les otages encore retenus en captivité à Gaza.

L'offensive israélienne menée à Gaza a fait au moins 44'382 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.