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Économie

Transparence chez Credit Suisse

Le bras de fer est engagé entre la direction de la banque et des groupes d’actionnaires activistes

FILE --- Portrait of Thomas Gottstein, CEO of Swiss bank Credit Suisse (Schweiz) AG, taken in a meeting room at the headquarters of Credit Suisse at Paradeplatz Square in Zurich, Switzerland, on February 23, 2017. Credit Suisse said Friday, February 7, 2020, Chief Executive Officer Thiam is resigning. Thiam will be replaced by Thomas Gottstein, a 20-year veteran of the bank who leads the Swiss unit. (KEYSTONE/Gaetan Bally)GAETAN BALLY/keystone-sda.ch

 Yves Genier

Yves Genier

25 avril 2022 à 23:35

Crise » L’assemblée générale des actionnaires de Credit Suisse, qui doit sanctionner ce vendredi l’exercice 2021 d’une banque particulièrement accablée par le scandale, promet d’être agitée. Plusieurs actionnaires institutionnels – notamment des caisses de pension suisses – exigent l’instauration d’un contrôle spécial pour faire toute la lumière. Cette demande risque cependant de ne pas recueillir la majorité des voix.

«Les sociétés cotées en Bourse ne peuvent pas dire n’importe quoi à leurs actionnaires. Ces derniers ont des droits: ils ont un droit à l’information et peuvent inscrire des points à l’ordre du jour, même s’ils en font trop rarement usage», insiste Vincent Kaufmann, directeur de la Fondation Ethos, qui conseille des investisseurs institutionnels en matière de démocratie actionnariale.

Rapport resté secret

Ethos est en pointe dans le combat mené contre le conseil d’administration et la direction de la grande banque pour connaître la vérité sur les causes des pertes par milliards de dollars subies en février et mars 2021 lors de la déconfiture des fonds gérés par Greensill, une société financière britannique dirigée par Lex Greensill, un Australien.

«Les actionnaires ont un droit à l’information»
Vincent Kaufmann

Un rapport établi l’automne dernier par le cabinet d’avocats zurichois Walder Wyss – proche de la place financière – et le réviseur Deloitte – chargé, par ailleurs, de renseigner le conseil d’administration sur la politique de rémunération des dirigeants de la banque – n’avait pas été publié. Ethos avait posé 17 questions fin mars à la banque et a jugé les réponses livrées par cette dernière «insatisfaisantes».

Elle a cependant obtenu, début avril, que la banque inscrive à l’ordre du jour de son assemblée générale des actionnaires un vote sur l’instauration d’un contrôle spécial. Cette disposition, prévue à l’article 697 du Code des obligations, permet de saisir un tribunal pour nommer un expert indépendant chargé de mener une enquête dans la société. En cas de refus de l’assemblée, des actionnaires représentant au moins 10% des voix peuvent s’adresser directement au juge.

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