Logo

Économie

La recherche d’antibiotiques favorisée


13 décembre 2022 à 02:01

Union européenne » Bruxelles veut créer des incitations pour la recherche de nouveaux médicaments.

La Commission européenne est en train de redéfinir les règles d’autorisation de mise sur le marché des médicaments. Vu la résistance croissante aux antibiotiques, Bruxelles veut aussi inciter les pharmas à en développer de nouveaux. L’organisation européenne de protection des consommateurs tire la sonnette d’alarme sur la manière dont l’UE envisage de procéder.

De plus en plus d’agents pathogènes deviennent résistants aux antibiotiques connus aujourd’hui dans le monde. Cela a pour conséquence que des infections faciles à traiter deviennent des maladies mortelles.

En Suisse, la Confédération a développé en 2015 une stratégie contre la résistance aux antibiotiques. Une «Table ronde sur les antibiotiques» a été créée à l’initiative du secteur privé, des milieux scientifiques et politiques, et de l’industrie pharmaceutique. Les spécialistes discutent de différents modèles visant à rendre le développement d’antibiotiques plus attractif pour les entreprises.

La recherche et le développement de nouveaux antibiotiques sont en effet difficiles et coûteux. De plus, les nouveaux produits seraient conservés en tant que réserve et ne seraient utilisés que lorsque d’autres ne seraient plus efficaces. Une situation peu lucrative pour les pharmas.

La Commission européenne veut donc encourager l’industrie à développer de nouveaux antibiotiques en instaurant de nouvelles règles pour l’autorisation de mise sur le marché des médicaments.

La proposition définitive de Bruxelles n’est pas encore connue, mais devrait être présentée l’année prochaine. La manière dont la Commission européenne souhaite inciter les entreprises à investir dans la recherche a toutefois déjà été rendue publique.

L’instrument qu’elle privilégie serait l’introduction d’un bon: une firme qui a développé un nouvel antibiotique obtiendrait grâce à ce dernier une exclusivité commerciale prolongée. Cela interdirait aux autres entreprises de copier le produit.

Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) a toutefois récemment tiré la sonnette d’alarme. Il semblerait en effet que les pharmas ne soient pas obligées d’utiliser ces bons pour le nouvel antibiotique développé, mais puissent appliquer l’exclusivité commerciale qui en découle à n’importe quel médicament.

Selon la BEUC, il faut s’attendre à ce que les entreprises pharmaceutiques appliquent les bons à leurs médicaments phares. Et cela au détriment des patients, car les médicaments chers resteraient ainsi plus longtemps chers. La Commission européenne est consciente de ce problème et prévoit de limiter le champ d’application des bons, a déclaré un diplomate européen à l’agence de presse Keystone-ATS. ats

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus