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Paysage culturel

Les bonnes ondes d'Anya Della Croce

Active depuis 20 ans dans le milieu de la musique, la Lausannoise établie à Fribourg se ressource au fil de l’eau, notamment au bord du lac de Schiffenen

Anya delle a Croce pour la série d'été du MAG sur le lac de Schiffenen Photo Lib/Alain Wicht, Fribourg, le 05.08.2020Alain Wicht/Alain Wicht/La Liberté

Texte: Tamara Bongard / Photos: Alain Wicht

Texte: Tamara Bongard / Photos: Alain Wicht

8 août 2020 à 12:52

Paysage culturel (5/7) » Tout l’été, La Liberté accompagne des passeurs d’art sur la ligne de leur horizon essentiel.

Vous ne trouverez pas tous seuls, vous devez venir avec moi, assure Anya della Croce, qui sera donc notre copilote le temps d’une escapade automobile. Afin de dénicher l’un des petits paradis où elle se ressource, on suivra ses indications sur les routes sinueuses de la campagne s’échappant de Fribourg. Un petit quart d’heure à peine.

La destination est connue des amateurs de nature: le lac de Schiffenen. Mais on y accède par un chemin de traverse débouchant sur un endroit luxuriant, exotique, confidentiel puisque situé sur un terrain privé, celui d’amis. Ils seront là pour préparer le bateau, pour le conduire aussi, mais surtout pour partager un verre de vin blanc genevois produit en biodynamie et des discussions, elles aussi, tout à fait naturelles. Car Anya della Croce n’a besoin que de deux choses pour se détendre: ses proches et un élément aquatique.

Coordinatrice romande de Petzi, la Fédération suisse des clubs et des festivals de musiques actuelles, elle a navigué ces derniers mois sur des eaux tempétueuses, devant éviter les écueils et réagir immédiatement aux orages s’amoncelant dans le ciel helvétique, mais aussi international, en raison de la pandémie. Son taux d’occupation de 60% a clairement été submergé par l’urgence, d’abord l’interdiction des réunions de plus de 1000 personnes, puis la fermeture des lieux de culture et l’annulation des manifestations, le semi-confinement et, lancinante, l’incertitude planant sur tout un secteur.

«C’est l’Amazone»

Cette Lausannoise désormais installée dans le canton de Fribourg a dû rebondir aux annonces lâchées lors des conférences de presse de la Confédération, réunir les informations auprès des membres de la fédération, communiquer, pour faire entendre la voix des acteurs du monde de la musique, dont le micro était soudainement coupé. Elle s’est démenée pour protéger cet écosystème fragile mais pesant lourd économiquement, culturellement et socialement. Bref, elle a mis en lumière le travail des artisans de nos soirées.

C’est sur ce paisible lac fribourgeois qu’elle reprenait son souffle. «J’aime la couleur de l’eau, vert foncé, qui est magnifique, et qui tranche avec les falaises», dit-elle alors que l’embarcation vogue en direction de Pensier. Puis, observant l’horizon, elle reprend les mots du capitaine du bateau pour décrire l’opacité émeraude de ces eaux: «Ce ne sont pas les Caraïbes, mais c’est l’Amazone.» Un fleuve Amazone proche de la ville. La Sarine dont on a barré le chemin pour produire de l’énergie. Un symbole de la partition linguistique du pays. Une eau tout en retenue dans laquelle elle s’est souvent baignée du côté du Bad Bonn, avec des artistes invités à s’y produire qu’elle connaissait.

«Je me réjouis d’aller de nouveau à des concerts»

Anya Della Croce

Elle essaie de dénicher du positif dans la crise actuelle qui touche et qui va encore toucher les organisateurs de concerts: le Covid a montré les limites des structures, a incité à resserrer les liens entre les acteurs culturels. Car tous sont dans le même bateau et c’est désormais évident pour tout le monde. Anya della Croce, elle, en est convaincue depuis toujours. Elle est immergée dans ce milieu culturel depuis 20 ans. Elle a été programmatrice, productrice, s’est activée dans les coulisses de festivals comme le Pully For Noise ou a travaillé dans de grandes salles comme Fri-Son. Elle a pris des bains de foule dans le public, appréciant autant les performances des musiciens avec des yeux professionnels qu’en tant qu’amatrice de bons sons.

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