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Écrans

Cinéma. Viola Davis prend les armes dans «The Woman King»

Carton surprise aux Etats-Unis, The Woman King donne vie aux guerrières africaines

Viola Davis dans un rôle intense qui lui sied à merveille.

 Olivier Wyser

Olivier Wyser

27 septembre 2022 à 16:08

The Woman King » C’est le carton surprise de cette rentrée dans les salles de cinéma américaines. The Woman King a d’ores et déjà engrangé plus de 37 millions de dollars de recettes depuis sa sortie US le 16 septembre dernier et les analystes prédisent au film un plafond autour des 100 millions, pour un budget avoisinant les 50 millions. Fait inhabituel précisé par les studios Sony: 59% de l’audience du long-métrage est composée de cinéphiles noirs. Nouvelle preuve – après le succès inattendu de Black Panther il y a quelques années – que la communauté afro-américaine peut porter des films au sommet du box-office. Un pas de plus vers un Hollywood moins ethnocentré, moins blanc de chez blanc?

C’est la comédienne Viola Davis (Suicide Squad, Les Veuves, la série How to Get Away with Murder) qui a porté le projet. Un processus long de six ans au cours duquel l’actrice a dû batailler fort pour vendre cette histoire à des studios. The Woman King retrace l’épopée des Agoji, un bataillon de guerrières qui protégeaient le Royaume du Dahomey au XIXe siècle, en Afrique de l’Ouest.

Un peu propret et calibré

Le cadre est donc historique. Nous sommes en 1823 au Dahomey – à peu près là où se trouve aujourd’hui le Bénin. Des années 1600 jusqu’au début du XXe siècle, une armée composée de femmes, les Agoji, assurait la sécurité du royaume, notamment car le nombre d’hommes déclinait en raison de la traite des esclaves et de conflits avec des pays voisins. Le film raconte les aventures fictives de la générale Nansica (Viola Davis) alors qu’elle forme une nouvelle génération d’amazones afin de lutter contre des marchands d’esclaves.

Par leur réalisme brut, les séquences d’action tranchent avec le tout-venant

Si le sujet de The Woman King est hautement original et a tout, sur le papier, pour être épique, son traitement a hélas tous les travers des produits hollywoodiens proprets et calibrés. Le personnage de l’héroïne, bien entendu hanté par un traumatisme, semble avoir été écrit par un générateur automatique de clichés sur pellicule… Ajoutez un anglais agrémenté d’accents pseudo-africains pour le moins discutables et la force historique du sujet s’évapore.

C’est dommage car tout n’est pas à jeter dans ce long-métrage. Par exemple les séquences d’action plutôt bien chorégraphiées et qui, par leur réalisme brut, tranchent avec le tout-venant habituel. Et puis Viola Davis s’en sort bien, apportant à sa Nansica une intensité qui éclipse certains défauts du film. Reste un produit de série qui a le mérite de mettre sur la table des thématiques trop rares dans le cinéma à grand spectacle.

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