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Festival du film sur les glaciers. «Bientôt, tout cela aura disparu»

La sixième édition du Festival international du film sur les glaciers se tiendra ce week-end à Genève

Une merveille condamnée: Le Moulin de la Mer de glace à Chamonix.

 Jean-Philippe Bernard

Jean-Philippe Bernard

6 octobre 2022 à 22:55

Temps de lecture : 1 min

Climat » En 1969, une fois descendu du train du Montenvers, le visiteur venu découvrir la Mer de glace à Chamonix devait descendre 3 marches avant d’atteindre le glacier. En 2022, il faut descendre près de 600 marches avant d’accéder au même endroit!

Cette anecdote effrayante est présentée, clichés à l’appui, dans Coup de chaud sur les montagnes, un ouvrage dont les auteurs, Bernard Francou et Marie-Antoinette Mélières, figurent parmi les invités de choix de la sixième édition du Festival international du film sur les glaciers (FIFG), qui se déroulera ce week-end aux Cinémas du Grütli à Genève (l’entrée est gratuite). Une manifestation qui, comme son nom l’indique, proposera de découvrir une dizaine de documentaires récents uniquement consacrés aux glaciers. Explications du président franco-suisse du FIFG (il est originaire de Riaz), Olivier Prêtre-Bosson.

D’où est venue l’idée d’organiser un festival de films aussi spécialisé?

Olivier Prêtre-Bosson: C’est une longue histoire: en 1992 je travaillais en France dans un cabinet ministériel du gouvernement Chirac et j’ai participé au sommet de Rio. Ce qui me préoccupait alors, c’était plutôt la défense de la forêt, en Amazonie et ailleurs, et j’ai décidé de créer l’association Mission Planète Terre. Peu après, j’ai rencontré Jean Jouzel. Un météorologue réputé qui a été vice-président du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), un organisme lauréat 2007 du prix Nobel de la paix avec Al Gore. Nous sommes devenus amis. Je lui ai parlé du projet d’organiser un festival sur les glaciers. Ce festival, nous l’avons lancé à Saint-Gervais, en Haute-Savoie, où nous avons fait deux éditions. Las, il n’y avait pas grand monde pour assister aux projections…

D’où l’idée de déplacer le festival sur les bords du Léman?

Oui. D’autant que la Suisse est l’un des pays où l’on compte le plus grand nombre de glaciers, dont celui d’Aletsch, le plus grand des Alpes.

Bien sûr, il a fallu repartir de zéro, trouver des partenaires mais pas n’importe lesquels. Certaines entreprises étaient d’accord de nous aider en pensant que cela allait les faire «verdir» mais c’était inconcevable. Ensuite, nous avons eu l’appui de la ville de Genève, des villes alentour, de la Confédération. Aujourd’hui, tout se passe au mieux.

Dans quelle mesure le festival a-t-il évolué depuis ses débuts?

Au départ, notre mission était de sensibiliser le grand public aux effets du dérèglement climatique. Nous sommes l’une des dernières générations à pouvoir contempler les glaciers. Bientôt, tout cela aura disparu, il ne restera que des films comme témoignage. Il est donc essentiel de travailler sur l’adaptation aux changements climatiques et sur l’habitabilité. Nous inviterons à l’avenir davantage de sociologues que de glaciologues.

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